Sport et culture : Xavier Bertrand continue de brader au privé – Conseil municipal (15/12/2014) – Olivier TOURNAY (PCF)

Conseil municipal du 15 décembre 2014
Intervention d’Olivier TOURNAY (PCF)

ConseilMunicipal
Rapport n°8 Délégation de Service Public  d’événements à caractère sportifs et culturels

 

Monsieur le Maire, Mesdames et messieurs les conseillers.

Il y a 4 ans, cette assemblée votait cette même délégation de service public. Et vous nous proposez ce soir de confier à nouveau des prérogatives municipales à une société privée.

Quel bilan est à tirer de cette gestion ? Je vais donc faire un best of de ce qui a dysfonctionné, donc en français, appelons cela un pot-pourri.

– Tout commence avec un appel d’offre cousu main pour le futur délégataire : il s’occupait déjà annuellement de bon nombres des activités proposées, sans qu’elles ne soient soumises à appel d’offre. J’avais demandé il y a 4 ans la raison d’une régularisation par appel d’offre aussi tardive, je n’ai jamais eu de réponse.

– Nous découvrons ensuite un prévisionnel financier folklorique où le conseil général et le conseil régional sont censés apporter des fonds, alors même que ces instances n’ont jamais été saisies et qu’elles ne subventionnent que les collectivités ou les associations, pas les entreprises privées.

– Les « programmations pluriannuelles » que vous appeliez de vos vœux, nous n’en verrons jamais la couleur, car le prévisionnel des programmations fournis en annexe de la délégation de service public n’était juste qu’un bout de papier. Où sont les galas de boxe « nouveau concept », où sont les tournois de football et de basket, où sont les meetings d’athlétisme, où sont les animations festives ? Ce prévisionnel, que vous avez choisi en commission d’appel d’offre, que vous avez voté en conseil municipal n’était que du vent. Des concerts redondants, où l’on apprend que l’on doit régler la Sacem, par contre, il y en a eu et il y en a encore. Et de la même façon, votre engagement du 9 mai 2011, « j’en prends l’engagement, le détails où il sera communiqué à Sports événements, sera communiqué au préalable au conseil municipal et nous pourrons en parler ».Cet engagement, envolé !

– Je ne m’attarde même pas sur la société entièrement dédiée à la DSP, comme le dispose le contrat, qu’il a fallu attendre plus de deux ans

– Un mot sur les bilans, qui doivent être contractuellement rendu par la société délégataire : des bilans financiers qui n’arrivent pas dans un premier temps, des rapports annuels succincts ( nous n’avons jamais su, bien que les questions aient été posées, par exemple, pourquoi le défilé du 14 juillet 2012 a été deux fois plus coûteux que celui de 2013, pourquoi sur 184 000 euros de budget sur le village de la prévention, 56 000 euros ont été dépensés en publicité, pourquoi le tremplin des musiques n’a pas été reconduit dans le cadre de la délégation de service public). Nous ne savons pas pourquoi le délégataire fourni des tableaux de réalisés quelques semaines après les prestations qui sont différents de ceux présentés dans le rapport annuel. Et je parle bien de réalisés et non de prévisionnels, car quand les deux apparaissent sur un même document, il ne peut y avoir de confusion . Les mots ont un sens. Nous apprenons par contre dans ces rapports annuels que Nolwenn Leroy est « une vraie chanteuse à voix ».
– l’argument de fournir des spectacles moins chers aux saint-quentinois ne tient pas la route non plus. Certains, pas tous loin s’en faut, sont effectivement un peu moins chers que le prix habituel. Loin, très loin de moi, l’idée d’une préférence saint quentinoise ou tout simplement territoriale. Mais qui en profite ? Surtout ceux qui peuvent se le payer, habitant à Saint-Quentin ou non. Donc, votre argument ne tient pas.
Ce soir, vous vous apprêtez à recommencer avec cette future convention, qui semble bien plus pernicieuse que la précédente. L’actuelle est dotée d’un budget de 500 000 euros par an. La future, on ne le sait pas puisque « la rémunération sera liée aux évènements organisés (suivant le nombre de manifestations ainsi que le nombre de spectateurs). » Cela s’appelle un chèque en blanc.
Et vous vous apprêtez à recommencer dans le cadre de cette future convention avec des arguments tout aussi fallacieux. Ainsi l’article 6 de cette ébauche de convention dispose que le délégataire sera facturé si des moyens sont mis à sa disposition. C’est déjà le cas dans la présente convention. Alors oui, il y a des services de facturés, comme la location du palais des sports, mais à quel prix ! … Et d’autres qui n’apparaissent pas dans les comptes. Un exemple: le concert de Chantal Goya (un peu de pub !). En allant sur internet (sur des sites de grandes enseignes) pour se renseigner sur l’achat d’un billet accessibles pour les personnes à mobilité réduite, vous trouvez un numéro de téléphone pour réserver, celui de l’espace Saint-Jacques. Pas celui du délégataire. La mairie paie un pour service et assume pourtant une partie de ce service !
En définitive, vous vous apprêtez à reconduire un système qui n’a pas de sens, en terme de service public. Alors quand la seule réponse est que les services de la mairie ne savent pas organiser des concerts (c’est-à-dire contacter un tourneur, ce que fait déjà la mairie pour d’autres événements et que fait aussi le délégataire, prenant au passage un salaire), cela n’a pas de sens. Une seule volonté derrière cela, brader au privé des compétences publiques au détriment des services compétents de la municipalité !

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