Saint-Quentin, 14 juillet 2022-Discours de Corinne Bécourt au rassemblement du PCF- Place du 8 Octobre

Parti Communiste Français-Section de Saint-Quenti

Jeudi 14 juillet 2022, Saint-Quentin,

Intervention de Corinne Bécourt au rassemblement Place du 8 Octobre

Mesdames, Messieurs, chers amis, chers camarades,

L’an dernier, au même endroit et à la même date, celle de la Fête nationale, nous nous retrouvions pour clamer haut et fort notre refus des mesures liberticides de Macron et de ses commanditaires.

Macron les avaient aggravées le 12 juillet. Ses services nous ont accusés de ne pas respecter les délais de préavis pour ce type de manifestation. Qu’ils aillent condamner les mutins de la Bastille de 1789 ! J’ai dû, en tant qu’organisatrice, subir un stage de citoyenneté – c’est comme cela qu’ils appellent leur mesure antidémocratique. Cela m’a permis de fraterniser avec d’autres mauvais citoyens plus enclins à se défendre et à défendre notre société que nos gouvernants corrompus à Uber, General Electric ou à Big Pharma.

Cette année, nous avons été prudents. Nous avons déposé longtemps avant l’annonce de notre rassemblement. Macron a été plus prudent encore, face à nous. Il interviendra, dans une interview télévisée de complaisance, après nous à 13h.

Bon ! On sait en gros ce qu’il va annoncer, sur un ton paternaliste insultant. Comme l’UE vient de le voter, après la trêve électorale et estivale, la dictature sanitaire va revenir. La guerre en Ukraine va justifier de nouveaux prélèvements pour plus d’armes à diffuser comme de l’huile sur le feu à nos frais. Devant cette logique de guerre, « pour la planète », nous devrons nous préparer à nous serrer encore plus la ceinture. On connaît la chanson !

Avec mes camarades, je ne cesse de sillonner les quartiers et les villages du Saint-Quentinois. Les travailleurs et l’ensemble du peuple de France ont à la fois peur et sont en colère. Comme tous, nous avons des raisons d’avoir peur : la dégradation rapide de nos conditions de vie, une crise économique organisée sans précédent, l’extinction de nos libertés élémentaires. Ça va vite avec la hausse des prix et la pression sur notre quotidien. Se déplacer, se réunir, faire du sport, partir en vacances, manger : tout est plus difficile et l’on nous culpabilise au nom de leurs guerres contre le virus, contre Poutine, pour sauver non pas la Terre mais leurs profits.

Toujours plus ? Manger des frites, c’est dangereux ! Manger du jambon, c’est dangereux. Manger une entrecôte, c’est irresponsable. Il faut se préparer à avoir froid en hiver, à renoncer à se chauffer. Et nous, les gueux, il est hors de question que nous utilisions des voitures sauf si c’est pour travailler pour les grands patrons. Vous connaissez la musique.

Oui, ça fait peur. Légitimement. Mais nous devons, pour nous-mêmes, pour nos enfants, pour nos proches, pour notre société, pour notre pays, nous devons résister à cette politique mondiale d’asservissement, d’intimidation, de division, de répression.

Le gouvernement achète des véhicules blindés par dizaines, à des millions d’euros pièce. Pour quoi faire ? Pour réprimer les manifestations de rue dans nos villes !

Le pouvoir dépense des dizaines de milliards d’euros pour répandre des armes lourdes dans le monde entier, à nos frais. Mais il pleure qu’il n’a pas d’argent pour acheter des Canadairs contre les feux de forêts. L’Allemagne de Merkel et Scholz n’entretient pas ses digues. L’Italie du banquier Draghi n’entretient pas ses ponts. La France de Macron finit de liquider toutes les réglementations préventives d’urbanisme. Et quand la catastrophe arrive, c’est la faute du CO2 et c’est notre faute parce que nous mangeons trop ! Assez de cette propagande ! Assez de ces experts gavés de subventions et d’honneurs immérités.

Mesdames, Messieurs, amis et camarades, l’heure de la colère a sonné. L’heure de la résistance aussi, une résistance aussi précise et organisée que possible. Sur tous les points.

Bien sûr, notre priorité, ce sont les salaires les retraites, l’emploi, les services publics. Mais ces batailles essentielles passent par une lutte – excusez-moi du mot – par une lutte idéologique contre ce pouvoir dictatorial mondialisé et sa propagande omniprésente. Entre résistance et soumission, nous choisissons résistance !

Je vous le dis tout de suite : je ne suis pas pour le Covid, pour la politique de Poutine ; je suis de tous les combats contre la pollution et pour une écologie au service des besoins de l’humanité ; je combats aussi le racisme et le sexisme.

Mais je n’accepte pas le renversement de ces causes aux fins des intérêts de la dictature capitaliste mondialisée. Il est nécessaire de contrer cette propagande et ses bonimenteurs.

Dans le désordre peut-être :

  1. Avec deux ans et demi d’expérience, toute la population devrait prendre conscience de l’opération politique sans mesure avec la maladie. Pas un seul médecin ne vous dira le contraire : l’état de santé du peuple de France s’est fortement dégradé, indépendamment du Covid. Entre la peur, les soins reportés, les effets du confinement, les effets secondaires massif des soi-disant vaccins qui n’immunisent de rien et sont illégaux, la fin de vie accélérée dans l’isolement et le désespoir de nos anciens en EHPAD ou isolés à domicile : c’est une catastrophe tout à fait prévisible. Il pleut des dizaines de milliards pour des tests, des masques et des vaccins inutiles ou dangereux mais on ferme des dizaines de milliers de lits d’hôpitaux, on sacrifie la médecine de proximité, on subventionne les multinationales des mouroirs pour vieux. Il est d’une importance absolue, sans aucune négation de la réalité du Covid, de dénoncer la politique dont, tous ensemble, à l’unisson, les dirigeants du monde se sont emparés pour accélérer leur politique antisociale et liberticide. Continuons à exiger la réintégration des personnels de santé révoqués !
  2. A la dictature Covid, s’ajoute et se développe encore la dictature climat avec un endoctrinement totalitaire dès la maternelle. J’ai brièvement donné à l’instant notre conception de l’écologie. Ne laissons pas les lobbys des richards, au nom d’une planète qui s’en moque, attaquer nos libertés nos plus intimes, vérifier nos poubelles, contrôler – tiens avec les compteurs Linky – des restrictions permanentes. Quasiment la moitié des résolutions de la municipalité de Saint-Quentin pour arroser telle ou telle association ou tel sous-traitant trouve une justification pseudo-climatique. De qui se moque-t-on ?
  3. A Saint-Quentin comme ailleurs, le régime tente de nous opposer, travailleurs et toute la population, les uns aux autres au noms d’origines, de pratiques sociales supposées. Ne nous laissons pas faire ! Ne tolérons pas ce divisionnisme, qui touche à l’absurdité et à la négation des causes que je rappelais comme la lutte contre le racisme. Fragilisés économiquement, nous devons faire corps, dans une fraternité de classe, et rejeter cette propagande de division.
  4. L’Ukraine sert à tout, notamment à justifier des envolées des prix de l’énergie et des produits alimentaires. Nous commençons à entrevoir une guerre sans fin qui profite à tous les protagonistes et attaquent tous les peuples, placés sous pression, enrôlés par la propagande. Nous appelons à dénoncer la logique de guerre, les augmentations de crédits militaires, l’OTAN et les Etats-Unis qui n’ont rien à faire en Europe, la diffusion d’armements lourds et les pseudo « sanctions » économiques qui redistribuent les marchés mondiaux, ne contribuent en rien à la paix, mais affectent directement les peuples dont le nôtre.

J’y pense là avant de continuer. Des camarades contrôleurs à la SNCF me disent qu’ils en ont assez que leur métier de contrôle, de surveillance et d’aide aux voyageurs soit détourné en vendeurs de réclame, en contrôleurs du masque, en surveillants de bagages. Je les comprends et clame haut et fort : « nous ne sommes pas des QR-Codes, nous sommes des femmes et des hommes libres ! ».

Il me reste deux choses à vous dire, dont la plus importante, l’appel à la résistance et à la résistance organisée et raisonnée. Pour nos libertés. A ce propos, le week-end dernier, nous avons eu la joie de recevoir entre 3000 et 5000 personnes à notre fête annuelle « des libertés » au stade de Plein-Air. Ça a fait un bien à tous ! Regardez les photos sur Facebook même si je sais que ces réseaux antisociaux sont partie prenante de la dictature et de la censure actuelles. 

La première chose que je ne veux pas omettre, c’est le déplacement des lieux de décision et de pouvoir. Nous avons voté. Et puis après ? L’abstention a atteint des records. C’est logique. Bien la moitié des votes ont été des votes de rejet de repoussoirs. L’assemblée élue rassemble des godillots, des collabos, des démagos, certains recrutés par la fameuse académie : « les grandes gueules de RTL ». En constatant cela, je ne souhaite en rien lâcher quoi que ce soit sur nos acquis démocratiques. Mais il y a une réalité, celle que j’ai vue ces dernières semaines dans mon action militante. La déconnexion est de plus en plus forte entre un intérêt et une attente de politique « vraie » et ces politiciens.

Sur le plan des institutions, il est capital pour nous de dénoncer, plus que jamais, l’accroissement des prérogatives de l’UE du capital depuis 2 ans et demi. Mme von der Leyen est chef de guerre. Le parlement fantoche vote la poursuite de la dictature sanitaire. La BCE prépare une spoliation inédite de nos salaires, retraites et épargne. Et toute la caste politique, notamment les gesticulateurs gauchistes et les soi-disant écolos applaudissent. C’est très grave. Communistes, dans la fidélité à nos positions historiques, passant par 1992 et 2005, nous rejetons totalement la dictature de l’UE du capital, sous-traitante de la mondialisation capitaliste contre les peuples.

Mesdames, Messieurs, amis et camarades,

A notre fête des libertés, nous avons diffusé un appel « pour le pain, la paix et la liberté ». Ces revendications primordiales redeviennent d’actualité, pour certains, dès le 10 du mois. Notre démarche va se développer et s’enrichir des échanges avec la population saint-quentinoise et nos correspondants des autres régions. Mais il est clair et décisif pour nous que la riposte doit se construire sur le concret et sur la priorité donnée à la raison sur la propagande et la peur. Nous assumons d’être les héritiers de Diderot, Rousseau, Marx, Engels et de Lénine et de bien d’autres.

Quand l’argent factice coule à flots pour entretenir les bulles immobilières et boursières, avant les krachs, au lieu de servir l’hôpital, l’école ou la construction ; quand on sabote notre appareil énergétique et notre agriculture pour nous faire payer et subir, quand on laisse nos anciens crever dans la pire détresse : oui, nous devons nous élever, nous récolter, agir, résister. Et cela pour nous-mêmes, pour notre famille, pour notre patrie, pour notre dignité.

Aucun de ceux qui sont nés en France après 1945 n’ont connu des temps aussi difficiles que ceux qu’ils nous préparent et ont entamés.

Notre appel porte sur des questions très concrètes : le logement, l’énergie, les services publics, l’hôpital, l’usine, le chômage. Il reprend l’opposition de fond à la dictature idéologique du pouvoir, des milliardaires et des réseaux sociaux. Il met au cœur la paix et la fraternité entre les peuples.

Aux Pays-Bas, les paysans se révoltent contre la politique de saccage de leur production, comme en Allemagne, comme nous défendons ici la filière sucrière et l’élevage. Les grèves se succèdent dans l’audiovisuel, l’archéologie, la diplomatie contre leur politique de casse. Les « gilets jaunes », sur des revendications imprécises qui n’ont pas manqué d’être récupérées, ont exprimé, au début, ce sentiment de colère. Les Srilankais ont renversé leur président collabo.

Partons en lutte, confiants dans la force de la connaissance et la raison, de la compréhension de l’intérêt de classe, de l’avenir de notre pays et de tous les pays, pour le pain, la paix et la liberté.

Un 14 juillet, nous pourrions finir en chantant la Marseillaise, mais elle est tant galvaudée, l’Internationale, mais c’est trop marqué, le Chant des marais pour la résistance au pire moment, le Chant des partisans ? Enfin je ne sais quoi proposer.

Sinon l’affirmation, tête haute et mains propres, que nous résisterons ! Et je dénie à Macron de dire « vive la France » qu’il trahit chaque jour !

 

 

 

 

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