Ce fut près de 80 camarades investis. 3 camarades, Hugues métallo retraité de Gauchy, Sébastien, conducteur de ligne, Gwenaël ouvrier des travaux publics ont adhéré, nous aurions pu aller plus loin, l’accueil de la population, les retours le permettait, mais nous avons été débordés par l’ampleur de la fête, pour autant les graines sont semées pour le renforcement incontournable de notre organisation. Un merci particulier aux camarades du bureau national du Parti communiste de Belgique qui pendant ces 2 jours n’ont pas cessé de nous apporter leur soutien indéfectible pour notre action, ces liens créés perdureront dans l’avenir et compterons pour la reconstruction de notre parti communiste. Pour eux, nous sommes le point de résistance, mais aussi aux camarades du PCF Paris 15 et de la CGT culture, CGT RATP et CGT cheminots de Paris qui avaient fait le déplacement.
Fête des Libertés 2022 -Introduction au débat
Par Aurélien Jan -Membre du bureau de section -Conseiller Municipal PCF
Merci à tous d’être venus et de contribuer à la belle réussite de la fête annuel de la section parti communiste de Saint-Quentin.
J’espère que vous passez tous un bon moment. Pour ceux qui étaient déjà là hier, j’espère que le réveil n’a pas été trop dur.
J’adresse un grand remerciement à tous les militants, adhérents et sympathisants, qui ont contribué à l’installation de la fête, qui contribuent encore aujourd’hui, et qui contribueront demain pour le rangement. Ça représente une cinquantaine de camarades qui prennent sur leur temps personnel, sans rien attendre d’autre en retour mis à part de passer un moment et de participer à la vie et au développement d’une organisation.
Cette fête, c’est le moment de se retrouver, pour certains, on se voit une fois par an, ici. Rien que pour cette raison, cette fête mérite d’exister. C’est le temps d’un moment convivial. On s’amuse, on boit un verre en se racontant nos dernières anecdotes, les enfants profitent des jeux et des gaufres (les adultes aussi), on chine sur cette belle brocante, organisée avec beaucoup de sérieux, on écoute de la bonne musique. Et c’est aussi l’occasion bien sûr d’avoir des échanges sur la situation politique.
Nous avons été nombreux à avoir des échanges très riches sur la fête, et ce débat est le moment de les mettre en commun. Certains, beaucoup même, tentent de dégoûter la population de la politique. Magouilles, trahisons, mensonges, tout est mis en œuvre pour que le peuple s’en éloigne. Et ce n’est pas un hasard. Quoi de mieux qu’un peuple qui ne comprend et qui se détourne de la politique pour que quelques-uns, une élite richissime, s’engraissent sur le dos des autres.
Et pourtant, de la politique, nous en faisons tous. Le COVID, c’est politique. Le manque de moyens dans les hôpitaux, c’est politique. La guerre en Ukraine, c’est politique. L’écologie, c’est politique. L’inflation, c’est politique. Et tous ces sujets, non seulement nous en parlons, mais nous les subissons aussi au quotidien.
Le principal problème, c’est que chacun y va de son interprétation. Tout est fait pour démultiplier les analyses et brouiller les esprits. Chaînes d’info en continue, réseaux sociaux… les spécialistes en tout genre sont bientôt plus nombreux que les spectateurs. C’est l’individualisation de la pensée. L’opposé de ce que nous cherchons à construire. Comment comprendre l’intégralité du fonctionnement de la société si chacun y va de sa science et pense avoir raison à lui tout seul ? Et le pouvoir le sait bien, il l’entretient et le favorise. Comme il favorise la mise en avant de sujets émotionnels semant la division.
Si nous voulons sortir de ce schéma, il est indispensable de rassembler les travailleurs, d’échanger, et de produire nos propres analyses de la situation, de voir comment tout est lié. Comment le manque de moyen dans les hôpitaux va de pair avec les bas salaires et la précarisation du travail dans les entreprises privées. Comment les atteintes aux libertés vont de pair avec l’inflation. Des sujets qui peuvent sembler éloignés mais qui, en réalité, font partie d’un même ensemble. Qu’est-ce qui lie tout ça ?
Peut-être devons-nous commencer par nous demander « à qui tout cela profite-t-il » ?
Sur la fête, nous avons distribué un tract intitulé « Pain, Paix, Libertés ». C’est un ancien slogan du Parti communiste et nous avons trouvé que ces mots d’ordre revenaient vraiment d’actualité.
D’abord le pain,
Nous assistons à une inflation historique qui nous rend tous très inquiet pour l’avenir, même à court terme. Les prétextes, bidons dans 95% des cas, foisonnent pour tenter de la faire accepter.
L’énergie d’abord. Le prix du baril de pétrole était d’environ 150$ en 2008 pour un prix du gasoil de 1,30€ le litre. En 2022, le prix du baril est de 110$, soit 20% moins cher qu’en 2008 et le gasoil dépasse les 2€. Qui se gave ? Où va l’argent ? Les raffineries ? Les distributeurs ? Ceux qui racontent que l’État doit baisser les taxes sont des imposteurs qui bossent pour le système. Qui va payer le manque à gagner de l’État ? Nous ! Et pendant ce temps-là, Total et compagnie continueront de s’engraisser et augmenteront même certainement encore leurs tarifs.
Pour l’électricité, c’est encore plus fort. La France est exportatrice d’électricité. EDF était un fleuron de l’énergie. Les centrales sont payées depuis longtemps. L’ouverture à la concurrence conduit à sa destruction. Les règles européennes obligent EDF à vendre à perte son électricité et à racheter au prix fort sur le marché en cas de besoin. On marche sur la tête. L’entretien des centrales nucléaires a été confié au privé, toujours pour alimenter les profits de quelques-uns. Résultat : 40 ans plus tard, on nous annonce un état catastrophique des centrales qui met en danger la population (et les travailleurs) et qui va coûter un fric monstre à qui ? à EDF, et donc à nous ! Les tarifs ont déjà été multipliés par 2,5 en 20 ans et la prochaine hausse est annoncée à 44,5%. En Allemagne, l’électricité est aujourd’hui plus de 2 X plus chère qu’en France. La dernière annonce du rachat des actions EDF par l’état français est une mascarade. L’État détient 84% du capital d’EDF. Nous allons payer le prix fort les 16% restants pour faire un cadeau aux actionnaires et l’entreprise restera contrainte aux mêmes réglementations et soumis à concurrence faussée.
J’en profite pour dénoncer les mauvais mots d’ordre « entreprise 100% publique ». Le mot d’ordre à tenir est « monopole public ». Seul un monopole public écarte les biens essentiels de la concurrence et protège nos entreprises publiques.
Pour le blé, pour des motifs différents, rien ne justifie non plus l’explosion des prix. La France est le 5e producteur mondial de blé, le 1er dans l’Union européenne, nous sommes le 4e exportateur mondial. L’envolée des prix des produits à base de blé et les pénuries trouvent leur explication dans la loi du marché : la vente au plus offrant.
Les autres augmentations en découlent pour la plupart.
Les mêmes qui se sont gavés des aides publiques lorsque la planche à billet a tourné plein tube pendant le COVID, utilisent ce même argent pour spéculer et faire grimper les prix de nos biens de consommation.
Les revendications de hausses des salaires doivent s’accompagner de la dénonciation des faux prétextes des augmentations de prix. C’est indispensable !
Ce qui nous amène à la revendication sur la Paix, puisque la guerre est un des prétextes utilisé pour justifier les hausses.
Nous assistons depuis le début des années 2000, à une multiplication des conflits internationaux. D’abord une déstabilisation du moyen orient avec les ingérences impérialistes en Libye et en Syrie qui ont ravagé les pays sans apporter aucune stabilité politique, bien au contraire et qui ont engendré des flux massifs de population fuyant la guerre. Depuis plusieurs mois, c’est un autre conflit qui fait la une de l’actualité. Un conflit qui inquiète doublement. D’abord parce qu’il se rapproche de nos frontières et ensuite, parce qu’il engage directement une grande puissance. Depuis des mois, nous subissons, ici aussi, la propagande de l’idéologie dominante qui veut nous faire prendre parti dans ce conflit. Il faudrait condamner unilatéralement la Russie. Faire ce choix, c’est cautionner la politique guerrière de l’OTAN, des USA et de l’UE. C’est faire oublier le rôle majeur de provocation de l’OTAN-USA-UE qui a amené la Russie à attaquer l’Ukraine. Et dire cela, ce n’est pas soutenir Poutine.
Nous sommes bien face à l’affrontement de 2 blocs impérialistes dont les principales victimes restent les peuples. Le peuple ukrainien en premier lieu et les autres peuples dont l’engagement des autres pays dans la guerre fait courir un risque conséquent pour les populations. Dans ce conflit, il faut aussi analyser qui est le gouvernement ukrainien, le rôle qu’il a joué au Donbass, le coup d’État de 2014, le massacre des militants politiques et syndicaux à Odessa en 2014. Nous ne sommes pas dans une superproduction américaine, il n’y a pas d’un côté les gentils et de l’autre les méchants. Nous assistons une nouvelle fois au jeu géopolitique dangereux du Capitalisme : l’affrontement de 2 puissances impérialistes dans lequel les super riches continuent de s’engraisser et les populations continuent de souffrir.
En France, le budget de la défense augmente de 4 milliards d’euros chaque année depuis 4 ans. Plus de 15 milliards d’euros de plus pour les dépenses militaires chaque année. 15 milliards de plus pour les marchands de canons. 15 milliards, ce sont 500.000 postes qui pourraient aller renforcer les effectifs des hôpitaux, des écoles ou des autres services publics. Est-ce qu’il en faut encore pour démontrer que du fric, il y en a, mais qu’on nous le vole ?
Si la désorganisation de la pensée et la propagande idéologique sont des outils forts pour faire passer les transferts massifs d’argent, pour nous ponctionner toujours plus, nous faire travailler dans des conditions plus dures, pour des salaires minimums, la restriction de libertés est un moyen supplémentaire pour soumettre les peuples. Sous différents prétextes : terrorisme, COVID, guerre, et demain certainement climat, les attaques contre nos libertés se multiplient. L’état d’urgence permanent autorise toutes les dérives. Droit de rassemblement limité et contrôlé, restriction du droit de se déplacer, pass … Je crois que j’ai déjà été assez long, d’autres camarades pourront me compléter.
Pain, Paix, Libertés,
Il existe un tronc commun aux régressions que nous subissons aujourd’hui. La politique de la peur, instaurée par le pouvoir atteint des proportions très inquiétantes pour l’avenir. La peur paralyse les esprits et limite les capacités de résistance. L’histoire a montré comment la peur était utilisée dans les pires périodes pour soumettre les peuples. La peur est le terreau du totalitarisme ou du fascisme. Si elle a souvent était celle de la violence physique et de la répression, elle semble aujourd’hui prendre la forme de la peur psychologique : peur du terrorisme, peur de la maladie, peur de catastrophes climatiques, peur de la guerre… Le choix est vaste et touche toutes les sensibilités. La peur est disséminée par la télé, les réseaux sociaux, etc. En tant qu’enseignant, mon inquiétude se porte sur la jeunesse car l’école est aussi utilisée pour la propager. On fait faire des exercices intrusion aux élèves. On leur apprend continuellement que la planète va exploser.
Je pense que politiquement, nous devons combattre et refuser cette politique de la peur.
Je terminerai donc sur cette revendication : « non à la politique de la peur » et j’ouvre le débat.
Merci de votre attention.
RESULTATS DE LA TOMBOLA-LOTS A RETIRER LES MERCREDIS DE JUILLET DE 16H 19H
