Ceux qui pensaient, il y a un an, qu’avec Macron, « le changement, ce serait maintenant » se sont lourdement trompés.

Certes, ils étaient peu nombreux : 1 sixième des électeurs inscrits au 1er tour de la présidentielle et encore, parmi eux, ceux qui ont le moins intérêt au changement. Avec sa majorité à l’Assemblée d’opportunistes et de godillots, élus à la faveur d’une abstention record, Macron n’a pas de légitimité pour continuer à casser les acquis sociaux et économiques du pays au profit du grand capital international.

Macron poursuit et complète l’œuvre de Sarkozy et de Hollande. Pas de surprise, sous le premier, il était coordinateur de la « Commission Attali » puis banquier chez Rothschild (en charge notamment de préparer la vente d’Alstom-énergie). Sous le second, il a été conseiller du Président puis le ministre de l’économie qui a, entre autres, couvert la vente d’Alstom-énergie à General Electric (des centaines d’emplois et de technologies supprimés en France – maintenant c’est au tour d’Alstom-ferroviaire) et lancé les « Cars Macron » pour couler les trains régionaux (déjà ! – il ne fera pas croire aujourd’hui qu’il veut épargner les « petites lignes » ferroviaires).

La politique de Macron pèse déjà très lourd sur le pouvoir d’achat des travailleurs.

La hausse de la CSG s’abat notamment sur les retraités. L’envolée des taxes pseudos « écologiques » sur les carburants et le gaz prive en moyenne les ménages de 600 euros par an. La « suppression » progressive de la Taxe d’habitation est compensée par les contribuables eux-mêmes via le budget de l’Etat. Un nouvel impôt local est à l’étude. La plus grosse arnaque, aux dépens des ménages, aussi des petites entreprises, des finances publiques et de la sécurité sociale, c’est le passage au « prélèvement à la source » en 2019 (nous devrons toujours faire nos déclarations de revenu).

« En même temps », Macron a supprimé l’ISF sur les fortunes financières, diminué les impôts des spéculateurs.

« En même temps », la pénurie de moyens s’étend pour les hôpitaux mais les dépenses d’armement pour faire la police dans le monde sont encore accrues.

« En même temps », Macron attaque les quelques moyens de contrôle du Parlement français (avec ses ordonnances, son projet de loi institutionnelle), renforce ce qu’il faut appeler le contrôle d’Etat sur la désinformation (« Fakes News ») et museler l’audiovisuel public.

« En même temps », Macron veut préparer, avec Mme Merkel, un accroissement des pouvoirs de l’UE des capitalistes.

Rien n’a changé alors ? Si, la communication et la mise en scène politiques !

Là où Hollande pratiquait la présidence lénifiante, Macron pratique la présidence arrogante (dont le mépris pour les « gens qui ne sont rien »).

Le système a « inventé » Macron pour contourner l’épuisement du modèle de l’alternance « gauche »/droite pour mener, à tour de rôle, la même politique.

Aujourd’hui, droite et extrême-droite sont incapables de masquer leur accord avec la politique économique et sociale de Macron. Elles attendent leur heure pour, dangereusement, utiliser des questions, comme celle de l’immigration, pour détourner la protestation populaire.

La « gauche » institutionnelle, héritière de Mitterrand, de Jospin et de Hollande, commence juste à se refaire une virginité et mettre en avant de nouvelles têtes, qui jouent la posture « populiste » ou la posture traditionnellement social-démocrate.

Ni diversion, ni illusion politicienne: Désormais, le vrai et seul lieu de la riposte apparaît clairement : les luttes sociales et leur convergence pour commencer à mettre en échec cette politique, quel que soit le gouvernement qui la met en œuvre.

Dans la période avec la locomotive cheminote!

PETITION SNCF NON A LA LIVRAISON DU RAIL A LA CONCURRENCE PRIVEE