SAINT-QUENTIN Près de 3 226 logements vides attendent dans la ville

Saint-Quentin est une des villes françaises qui compte le plus de logements vacants (11 %). L’habitat dégradé et les loyers élevés en en sont les principales causes.

Près de 11 % du parc immobilier de Saint-Quentin est vacant. L’INSEE compte 29 330 logements dans la ville (chiffres de 2012) qui se classe ainsi depuis plusieurs années dans les dix françaises avec le plus de logements vacant. «  C’est un vrai problème  », ne peut que constater Frédérique Macarez, maire. Elle pointe les «  logements incorrects  » qui n’offrent «  pas de conditions de confort ni de propreté  ».

Les habitants souhaitent un minimum de confort. «  Essayer de louer des choses pas terribles, c’est fini  », analyse Bertrand Vignon, agent immobilier (ERA). Il constate un parc de plus en plus vieillissant et qui n’attire pas. Les logements corrects ne connaissent pas de vacance. «  Ce qui est récent se loue très bien. Une maison avec une ou deux chambres et un petit jardin, même en ville, ça se loue très bien. »

Pourtant, le prix des loyers fait tiquer la Confédération nationale du logement (CNL) par la voix de Corinne Bécourt. «  Si vous voulez quelque chose de potable, dans le privé, il faut compter 600 €. Si la population de Saint-Quentin était riche, ça se saurait. » Elle est étonnée de la vacance : «  Parce qu’à Saint-Quentin, il y a un manque de logement mais surtout de logement social. »

Quid de la vacance d’ailleurs dans le logement social ? «  En cas de déménagement, il y a toujours une période de latence. Le temps des travaux  », explique la représentante de la CNL. Mais il y a aussi les petites maisons que le bailleur Habitat Saint-Quentinois met en vente. Certaines peuvent rester des années à attendre un acquéreur.

Lors du conseil d’administration du bailleur le 1er mars, il a été fait état, entre autres, d’un logement vacant rue de la Chaussée-Romaine depuis 2012, rue de Guise depuis 2009, rue Pierre-Ramus depuis 2006. «  Les locataires n’ont pas toujours les moyens d’acheter. Certains attendent trois à quatre ans pour avoir une petite maison  », regrette Corinne Bécourt. Elle pointe les logements de la cité Billion, murés à chaque départ de locataire. «  Il y a des maisons qu’on laisse se dégrader. » Car les logements vacants posent des problèmes de sécurité. Le président d’Habitat Saint-Quentinois, Gilles Gillet, n’a pas répondu à nos sollicitations.

La mairie entend lutter contre la vacance de logement dans le parc privé. Le Plan national de requalification des quartiers anciens dégradés (PNRQAD) est une première étape. Les propriétaires qui font des travaux se voient allouer une subvention. «  C’est un élément déclencheur pour rénover des propriétés  », reprend le maire.

Pour l’agent immobilier, Bertrand Vignon, il n’y a pas de différence entre les quartiers. Autrement dit, il n’y a pas un quartier qui connaît plus de vacance qu’un autre à cause d’un habitat dégradé. «  Le faubourg d’Isle n’a pas bonne presse mais il y a des ventes. Un acheteur a pris deux petits biens dans ce quartier. Le premier pour habiter, le second pour investir et louer.  »

Le logement vacant peut aussi venir des successions qui se passent mal. Les logements sont abandonnés dans les méandres des actions des héritiers. Le pourcentage n’est pas connu. Enfin, les taux locaux élevés d’impôt incitent aussi à aller voir en campagne si la fiscalité est moins forte.

Source : Courrier Picard

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