Plusieurs membres du Conseil national du PCF répondent aux communistes de Saint Quentin

Emmanuel DANG TRANpcf-cn

Claude FAINZANG

Eric JALADE

Dominique NEGRI

Membres du Conseil national du PCF

emmanuel.dang-tran@orange.fr

eric.jalade@laposte.net

d.negri@orange.fr

Section du PCF de Saint-Quentin

22, rue de la Pomme Rouge

02100 SAINT-QUENTIN

pcfquentin@gmail.com

Le 15 février 2016,

Chers camarades,

Vous vous êtes adressés par un courrier du 26 janvier à tous les membres du Conseil national du PCF. Vous nous avez alertés sur les conditions de désignation des candidats présentés (ou soutenus) par le PCF à la législative partielle dans la 2ème circonscription de l’Aisne, consécutive à la démission de l’ancien ministre UMP Xavier Bertrand, devenu président de la Région Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Cette élection aura lieu les 13 et 20 mars.

Présents à la réunion du Conseil national des 16 et 17 janvier, nous pouvons vous confirmer que votre situation n’a pas été soumise à discussion, pas plus que celles des élections dans la 1ère circonscription des Yvelines (Versailles) et dans la 10ème du Nord (Tourcoing) qui auront lieu aux mêmes dates et où, à notre connaissance, le débat entre communistes se poursuit.

La prochaine réunion du CN se déroulant les 5 et 6 mars, il lui sera impossible, suivant sa prérogative définie par les statuts du Parti, de valider les candidatures qui pourront se réclamer du PCF.

De son côté, la fédération du PCF de l’Aisne a choisi de transgresser les statuts et de désigner unilatéralement des candidats, ignorant les propositions de la section du PCF Saint-Quentin et contre l’avis des adhérents de la circonscription. Toutes les sources confirment les informations que vous nous avez communiquées. Aucun dirigeant du PCF, quelles que soient ses options dans les débats stratégiques internes, ne peut avaliser ces procédés. Ni sur la forme, ni sur le fond.

Sur la forme, en contradiction flagrante avec les statuts, les dirigeants départementaux ont fait l’impasse sur l’appel à candidature, n’ont pas informé les communistes de la circonscription, n’ont pas fait valider leur « bulletin de vote », ont expédié leur décision en 4 jours… En réalité, personne ne conteste que l’immense majorité des adhérents du Parti de la circonscription refuse la ligne politique représentée par les candidatures imposées par le département et soutient celle de la section de Saint-Quentin.

Sur le fond, personne ne nie la notoriété – la bonne notoriété – des candidats proposés par la section de Saint-Quentin : Corinne Bécourt, travailleuse sociale, militante associative pour le droit au logement, secrétaire de la section qui regroupe plus de la moitié de la population et l’essentiel des adhérents du PCF de la circonscription et Olivier Tournay, enseignant, principal opposant à Xavier Bertrand au Conseil municipal de la plus grande ville de l’Aisne.

En termes de ligne politique, depuis des années la section de Saint-Quentin porte et met en pratique, avec dynamisme, une conception du PCF donnant la priorité aux luttes sur les combinaisons institutionnelles, aux positions communistes de rupture sur l’acceptation du réformisme (par exemple contre l’UE).

D’une façon générale, il n’y a pas de raison que le « respect de la diversité dans le Parti » aille toujours dans le même sens et que les directions valident systématiquement les options d’effacement de l’identité communiste.

Dans ce cas particulier de l’Aisne, c’est proprement indéfendable. La direction départementale prétend poursuivre sa ligne des départementales de mars 2015 : affichage « front de gauche » et, en même temps, alliances, dès le 1er tour, avec le PS là où des places étaient à préserver pour des élus.

Le Conseil national des 16 et 17 janvier, analysant le désastre des élections régionales, a acté l’échec de la stratégie du Front de gauche, que confirment les dissensions croissantes depuis avec le PG de Mélenchon. Par ailleurs, de moins en moins de dirigeants se masquent que l’alignement électoral sur le PS et la social-démocratie discrédite notre parti. Les meetings avec Claude Bartolone et Emmanuelle Cosse, dernière recrue de Hollande, aux régionales en Ile-de-France ont, par exemple, coûté cher aux luttes quotidiennes des communistes.

Nous regrettons que la présidente du CN, Isabelle de Almeida, et Pierre Laurent n’aient pas répondu à votre courrier.

Par ailleurs, si cela vous avait échappé, nous vous informons que le CN des 16 et 17 janvier n’a rien tranché et n’a pas adopté, après débat contradictoire, de résolution validant l’inscription du PCF dans un processus de « primaires à gauche ». Les avances de Pierre Laurent ou d’Olivier Dartigolles vers tel ou tel, suivant par exemple l’initiative de Cohn-Bendit, n’engagent donc pas le Parti. Cette démarche ne saurait vous être opposée pour l’élection partielle de Saint-Quentin. Pour notre part, nous la réprouvons totalement. Mais le comble serait que les « primaires », cette caricature politicienne de démocratie « à l’américaine », serve à nier l’expression de la souveraineté des communistes, notamment à Saint-Quentin.

Une chose ne peut plus durer dans le PCF : que les dirigeants affichent que tous les communistes sont égaux mais considèrent que certains sont plus égaux que d’autres. Votre situation rappelle la circulaire envoyée en juillet, pour la désignation des candidats aux régionales, par le secrétaire national aux secrétaires départementaux de la grande région Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon. Elle affirmait que, dans le cadre de la consultation sur les chefs de file PCF, tous les noms se valaient mais qu’il fallait que les secrétaires départementaux assurent la désignation de Marie-Pierre Vieu… Cette dernière allait aussitôt sceller une alliance derrière EELV et son chef local Onesta, corédacteur de la constitution européenne en 2005 avec Giscard…

Chers camarades, nous apprécions au plus haut point vos belles batailles, locales dans la situation nationale, conduites dans un esprit de large rassemblement avec les salariés, les populations, les militants syndicaux et associatifs, par exemple contre les aides publiques aux patrons qui délocalisent, pour la défense des services publics, contre l’application des directives européennes, pour la solidarité internationale, aussi au jour le jour, contre les fermetures de classe ou les expulsions locatives. Tout cela dans une région sinistrée, gérée par l’ex-ministre du chômage de Sarkozy où la démagogie sociale du FN trouve particulièrement un terreau.

Aussi, avec vous, nous appelons les candidats FdG de la Fédération de l’Aisne à faire le choix de la démocratie et de l’intérêt du Parti et à se retirer de l’élection.

Vous pouvez compter sur notre soutien aux candidats PCF « les Voix de la Colère », Corinne Bécourt et Olivier Tournay et nous sommes à votre disposition pour toute initiative.

Bien fraternellement,

Emmanuel Dang Tran, Claude Fainzang, Eric Jalade, Dominique Negri

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3 Commentaires

    • liévin fabienne sur février 15, 2016 à 4:50
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    Courage chers camarades. Corine et Olivier et leur coéquipiers ont tout à fait raison. VIVE LE PCF

    • Michel Berdagué sur février 15, 2016 à 11:09
    • Répondre

    Des communistes de terrain , dans les luttes ne peuvent que représenter St Quentin avec toute l’ identité communiste avec un programme pour la population très durement touchée du fait des gouvernements successifs qui n’ ont fait que la politique du grand patronat et du MEDEF ., et avec ce dernier gouvernement qui en a remis une couche : le TSCG , l’ ANI , la criminalisation des syndicalistes en Lutte , a envoyé plus de 10 ministres au MEDEF une première , le CICE , …la liste est longue du plus que collaboration de classe de ce gouvernement qui en profondeur est rejeté par le monde du travail avec raison
    Oui de se battre pour les propositions communistes et de rappeler qu’ un Roger Vailland disait : » Je ne suis pas de gauche …je suis communiste . »
    Si bien que rien que de dire ce terme de gaucherie apporte toute la nausée , de l’ urticaire , de l’ allergie dans tout ce fatras de dite gauche verte .
    Alors tout mon soutien et une campagne pour la Victoire au 13 mars , la population gagnera beaucoup pour la justice sociale.

    • Aline Béziat sur février 17, 2016 à 7:14
    • Répondre

    Bonjour Corinne, bonjour Olivier,

    Merci aux 4 camarades membres du Conseil National qui ont répondu à votre courrier. Effectivement leurs réponses démontrent que nous touchons, là et ici au cœur même de ce qu’est la réalité de notre démocratie interne. Il y a bien mieux à faire. La reconnaissance entre camarade est une richesse que nous ne mesurons pas. Hélas quand des directives viennent d’en haut, notre démocratie épouse en définitive les thèses de la Démocratie Libérale, la Démocratie du capitalisme. C’est ainsi que le communiste perd de sa souveraineté. Il n’est plus acteur, il est obligé dans ce contexte-là de suivre. Pour l’heure, notre démocratie interne a des failles et vous en êtes un exemple vivant, et des victimes. En fait notre démocratie n’est pas totalement aboutie, mais nous pouvons la rendre plus communiste que jamais.

    La Désignation par Reconnaissance flotte au-dessus de nos têtes comme une évidence mais sans réelle assise statutaire, cette reconnaissance est bafouée, et le fait du prince s’installe. Cela permet aux directives venues d’en haut, d’imposer des décisions dont les camarades sur le terrain ne veulent pas. C’est une des raisons de la perte de nos militants. Et pourtant cette reconnaissance est notre spécificité et qui fait de notre Parti, un Parti totalement atypique dans le paysage politique français. Seulement voilà, le fait par exemple que Georges Marchais désigne Robert Hue puis lui, Marie-Georges Buffet et elle Pierre Laurent cela démontre en définitive que c’est une passation de pouvoir d’une personnalité à une autre. Au fond, c’est la continuité les idées de Georges Marchais et son Changer de cap qui perdure. Nous restons là, figés dans la recherche d’alliances de cette Gauche en perpétuelle perte de vitesse. Tout ceci s’active, malgré l’évolution des consciences dans le Parti et cela fait blocage. Nous sommes là dans l’impossibilité d’analyser nos échecs pour les dépasser et construire du positif. En réalité c’est le jugement collectif qui fait défaut. Il n’est pas pris en compte. Notre démocratie interne est bancale, elle n’est pas totalement aboutie, elle n’est pas totalement communiste.

    Si la Désignation par Reconnaissance était correctement appliquée dans le Parti, la Démocratie Communiste serait alors reconnue comme une valeur sûre qui permettrait de transformer la société tout entière. La désignation d’un camarade pour assumer n’importe quelle mission doit se faire à bulletins secrets. Chacun doit désigner à bulletin secret celle ou celui qui doit assumer des responsabilités, c’est impératif. Cette façon de faire préserve l’intime conviction de chacun, et surtout elle ne blesse personne. De plus, cela ne peut se produire qu’après un travail collectif en commun, pour que la reconnaissance s’installe et forme ainsi un jugement collectif stable. C’est en partant d’en bas, de la cellule, que tout doit se jouer. C’est la cellule qui doit désigner ceux qui doivent assumer des responsabilités dans les instances supérieures, c’est un acte politique majeur. Du dépouillement des bulletins secrets, émerge une liste de noms qui n’est rien d’autre qu’un jugement collectif. C’est au premier arrivé en tête qu’est proposée la mission, s’il ne l’accepte pas la proposition en est faite au second etc. etc.. C’est ce jugement collectif qui finira par abolir le fait du prince. C’est chaque membre du Conseil National qui doit désigner par reconnaissance les membres de la direction nationale et son ou sa secrétaire nationale. Si à chaque élection, les mêmes personnes sont reconduites dans les mêmes fonctions cela en fait des personnalités d’exception qui leur confère ainsi une autorité reconnue par le plus grand nombre. La Désignation par Reconnaissance est un des piliers indéboulonnables de la Démocratie Communiste. Pourquoi est-elle si puissante ? Imaginez que le prolétariat l’utilise dans les Entreprises, c’est le capitalisme tout entier qui en sera ébranlé. Qui empêchera le Prolétariat d’utiliser la Démocratie Communiste ?

    Un deuxième pilier de la Démocratie Communiste ce sont les Commissions de Transparence. Mais pour ceux qui veulent en savoir plus, voir les détails dans les trois textes ci-dessous.

    Nous sommes en périodes de Congrès, si nous arrivons à inscrire dans nos statuts les principes et les processus de la Démocratie Communiste nous pouvons tout changer. Car il y a un autre point extrêmement puissant, c’est l’Économie Communiste. Nous ne pourrons concrétiser les Politiques Communistes que nous avons en têtes, que si nous avons une économie et des banques qui utilisent une monnaie commune. Nous ne pouvons pas concrétiser une bonne politique si nous n’avons pas une bonne économie qui lui correspond. C’est l’économie capitaliste qui détruit en permanence le communisme. L’économie capitaliste s’infiltre partout dans les services publics, les coopératives, les mutuelles etc. etc. Mais des Banques Communistes peuvent naître et à partir de l’Euro. La BCE prête à taux zéro, donc tout est possible. Ces banques communistes pourraient donc prêter à taux zéro pour développer tous types d’activités économiques et sociales et en finir ainsi avec le Chômage et la Pauvreté. Mais pour que ces Banques communistes fonctionnent correctement elles devront appliquer les principes et les processus de la Démocratie Communiste scrupuleusement, sinon elles deviendront des passoires et des proies faciles où l’économie de marché viendra y faire son beurre. Il ne faut pas se faire d’illusion, c’est le Profit qui dicte le capitalisme. Par contre c’est la Démocratie Communiste qui avec ses Commisions de Transparence en amont des prises de décisions et indépendantes des directions, et bien évidemment en désignant par reconnaissance tous les responsables et les dirigeants, que nous pourrons réellement changer la société tout entière.

    Avec la Démocratie et l’économie communiste nous pouvons faire Révolution, mais une révolution démocratique, inédite et pacifique. Le Communisme c’est le mouvement réel pour abolir, anesthésier, le capitalisme. La Démocratie Communiste est le moteur de ce mouvement réel. Mais pour construire des politiques réellement communistes nous ne pouvons le faire que si une économie communiste à grande échelle voit le jour.

    Il faut bien se rendre à l’évidence, ce n’est pas la Gauche, qui viendra à bout du Capitalisme, c’est le Prolétariat. Mais pour engranger un tel processus, le prolétaire a besoin non seulement d’une démocratie et d’une économie communiste, mais il a surtout besoin de se reconnaître dans sa classe, comme faisant partie du prolétariat. Si chacun a le pouvoir de s’impliquer dans une activité politique à l’entreprise, ou dans la cité, s’il peut désigner lui-même ceux qui vont exercer des missions de Pouvoir, il va devenir ainsi un acteur politique privilégié à part entière, il se reconnaîtra dans le prolétariat. Ainsi le prolétariat deviendra réellement souverain.

    La démocratie, c’est le Pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple. Sauf, qu’il y a deux peuples le peuple des exploités et celui des exploiteurs. Le capitalisme a son économie et sa démocratie qui active sa politique, sa justice etc. etc. Pour que le peuple des exploités, les prolétaires, puisse prendre tous les Pouvoirs, il a besoin d’outils qui lui sont propres, sa démocratie et son économie. C’est ainsi que le prolétariat construira des politiques en commun, qui ne seront rien d’autres que des politiques communistes.

    Ce Congrès est donc d’une importance extrême, mais soyez-en sûrs nous pouvons tout transformer. Nous ne devons plus en rester dans le constat des choses, s’indigner ne suffit plus et attendre que le capitalisme se remette en question. Par contre nous pouvons, nous devons tout construire autrement. Accéder au Pouvoir avec la Démocratie Libérale est impossible à réaliser pour nous communistes. Les sauveurs suprêmes n’existent pas. par contre nous pouvons cerner le capitalisme par tous les bouts à la fois dans les entreprises et dans la cité. Partout où la Démocratie Communiste se pratiquera, partout le communisme reprendra des couleurs, mais il sera inédit.

    Alors oui camarades votre combat, votre audace à alerter le Conseil National, démontre que vous avez soif de communisme. Tout cela est révélateur certes d’une Démocratie interne inachevée, mais nous pouvons lui apporter une assise inédite et indéboulonnable. Pour l’heure notre démocratie interne est bancale certes, mais c’est aussi une des raisons pour lesquelles bon nombre de nos camarades se sentant inutiles et non reconnus dans leur Parti, l’ont quitté. Mais soyez-en sûr ! Si la Démocratie Communiste crève l’écran un jour, ils reviendront vers nous, pour reconstruire un Parti de masse, et ainsi ils pourront transformer avec nous la société. Nous en avons besoin.

    Pour que le Prolétariat puisse nous reconnaître comme étant le Parti des exploités, nous devons sortir du carcan de cette Gauche en perte de vitesse. La Gauche n’est pas une entité comme l’est le Prolétariat, elle ne peut donc pas s’unir, elle ne peut pas unir le Prolétariat. La preuve c’est que depuis Changer de Cap, l’union n’a jamais pu se faire. Dans la Démocratie Libérale tout le monde appelle à l’Union mais ce n’est qu’une union de façade et de suivisme. La Démocratie Libérale ne permet absolument pas aux prolétaires de devenir des acteurs politiques à part entière du changement. Par contre c’est la Démocratie Communiste qui leur donne le Pouvoir de changer la société et même le monde. Il peut ainsi devenir réellement souverain.

    Manifeste pour une Démocratie Communiste http://congres.pcf.fr/82606
    Démocratie : texte du 16 janvier pour la préparation du Congrès http://congres.pcf.fr/82284
    De l’impossible Union de la Gauche au réveil du Communisme http://congres.pcf.fr/82346

    Aline Béziat
    Rochefort le 16 02 2 016

    Je peux vous envoyer ce texte, ces textes en PDF

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