Corinne Bécourt, au nom de la lutte – Courrier Picard – 02/03/2019

Corinne Bécourt est la secrétaire de la section locale du Parti communiste. Elle se bat pour plus de justice sociale. Gros plan sur une femme au grand cœur.

Par Alice Meunier | Publié le 02/03/2019 http://www.courrier-picard.fr/169191/article/2019-03-02/corinne-becourt-au-nom-de-la-lutte

Ses proches camarades la décrivent comme « une militante tenace, aux convictions de justice sociale chevillées au corps », une femme qui « conjugue détermination avec conscience de classe et rejet des injustices ».

CORINNE BECOURT, en quelques dates

> 1963 : Naissance dans le Nord de Corinne Bécourt.

> 1986 : Arrivée à Saint-Quentin. Après divers emplois, elle est titularisée à la mairie de Saint-Quentin en 2016 en tant que référente famille au centre social Artois-Champagne.

> 1989 : Première carte au Parti communiste français. Elle rejoint le direction de section en 1994. Elle est élue au conseil national du parti en 2008 sur une liste alternative.

> 2013 : Secrétaire de la section locale.

> 2019 : Toujours secrétaire de la section locale, elle est aussi impliquée dans le syndicat CGT et à la Confédération nationale du logement (CNL).

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C’est l’effervescence dans le local de la rue de la Pomme-Rouge cet après-midi-là.

Pas d’actualité particulière, juste des camarades du Parti communiste local qui vont et viennent chercher des tracts à distribuer. Ils se portent en faux contre la décision du conseil municipal de Gauchy de nommer une rue «Liliane-Bettencourt».

Dans cette ruche, ça bouillonne d’anticapitalisme à l’égard de cette grande patronne… et des autres. La « reine-mère », Corinne Bécourt, pointe le rôle trouble de la défunte patronne de l’Oréal pendant la Seconde Guerre mondiale.

« Reine-mère », c’est le surnom parfois donné à la secrétaire de section.

L’intéressée se marre : « Je suis surnommée Coco, tata, mama… Je le prends bien, car tout ça se dit dans la fraternité. »

« Si le parti était toujours aussi fort, E. Macron ne pourrait pas faire un quart de ce qu’il fait »

Ses combats aujourd’hui se font sur le terrain. « Les conditions de travail, les fermetures dans les écoles, le mal-logement… » Les actions ne manquent pas. « Si nous voulons changer le système, il faut porter la lutte et arrêter de mettre des pansements. » Elle veut être utile tout de suite, « ce que je peux faire avec mon travail de référente famille au centre social ».

Corinne Bécourt a eu plusieurs métiers avant de travailler à la mairie de Saint-Quentin.

« J’ai commencé à travailler à 15 ans et demi », reprend-elle. Bonne à tout faire, plongeuse, vendeuse de chaussures, femme de ménage, agent d’animation, cantinière… « J’ai eu 25 contrats précaires avant d’être titularisée en 2016. » La galère, elle sait aussi ce que c’est.

La quinquagénaire n’a pas fait d’études.

« Je viens d’une famille ouvrière. On ne poussait pas les enfants, comme maintenant, à aller à l’école. » Même si quelques lacunes dans ses propos apparaissent parfois, elle est capable de parler de lumpenprolétariat (« prolétariat en haillons ») et autres mots spécialisés du communisme.

« C’est mieux de faire des études, mais ne pas en faire ne dédouane pas d’apprendre toute sa vie. »

Son moteur est la lutte pour les autres.

Elle est entrée au PC en 1989, après une conversation avec des camarades qui vendaient le journal L’Humanité en porte-à-porte. « C’est un besoin fondamental de lutter, de ne pas se laisser faire et d’être fier de ce qu’on a fait. »

Dans ses combats, mais aussi ceux de ses prédécesseurs. Elle croit en la force collective.

« Seul, on n’arrive à rien. » Elle a bien conscience que le PC a perdu de sa superbe.

« Si le parti était toujours aussi fort, Emmanuel Macron ne pourrait pas faire un quart de ce qu’il fait. »

La section saint-quentinoise et ses antennes (Gauchy et Val d’Origny) compte 270 adhérents.

« Nous sommes une des premières forces politiques du secteur. Nous fonctionnons et nous continuons. » Corinne Bécourt est optimiste, localement : « Nous n’avons pas forcément la perspective d’être élu. Mais nous avons l’envie d’agir et de nous bouger. » La section est dissidente au sein du parti. « Le problème, ce ne sont pas les communistes, les militants. C’est la direction… C’est propre à tous les partis. »

Ses proches camarades la décrivent comme « une militante tenace, aux convictions de justice sociale chevillées au corps », selon Olivier Tournay, élu d’opposition ; « elle conjugue détermination avec conscience de classe et rejet des injustices, ce qui fait d’elle une excellente militante et dirigeante communiste » pour Aurélien Jan, autre camarade.

Avec ces activités, il reste très peu de place aux loisirs.

« Mon temps libre, je le passe avec mes amis et ma famille », sourit Corinne Bécourt, mère de trois enfants et grand-mère de cinq petits-enfants… qu’il n’est pas rare de croiser à la Pomme-Rouge.

«Nous laissons la guerre des places aux autres»

Par Le Courrier PicardSaturday, March 2, 2019 – 17:51

La section communiste sera bien présente aux prochaines échéances municipales.

« Les Municipales, je crois que ce n’est vraiment pas le moment… au cœur du mouvement social de la colère de la population et d’un niveau d’injustice jamais atteint. »

Elle fait référence en partie au mouvement des Gilets jaunes.

Mais la section n’adhère pas au mouvement.

« Il est protéiforme, contradictoire à la base. Nous ne pouvons qu’être en accord avec la majorité de l’opinion qui les soutient parce qu’elle condamne les impôts les plus injustes. Parmi les quelques dizaines de milliers de Gilets jaunes, s’exprime une volonté d’action militante, qui peut porter le meilleur et le pire. Un mouvement qui peut être soutenu à la fois par Mélenchon, Le Pen, Wauquiez et Hollande : quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup ! » analyse-t-elle.

Les élections municipales ont lieu en mars 2020. « Il sera toujours temps de voir le moment venu. Je conçois le Parti communiste comme une organisation de lutte qui, certes, au moment des élections présente des candidats et fait entendre sa voix, mais ça ne peut pas être juste comme beaucoup de partis, une machine juste électorale. Nous laissons la guerre des places aux autres. »

Une chose est sûre, elle ne sera pas tête de liste et préfère agir dans l’ombre.

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