Comprendre la réforme ferroviaire, pour en combattre les conséquences !

Tract de la CGT cheminots de Versailles pour l’organisation de leur meeting du mercredi 03 février

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Depuis les premières directives libérales de l’Union Européenne (paquets ferroviaires) des années 90, les gouvernements de l’ensemble des pays membres de l’Union n’ont eu de cesse que de casser les entreprises publiques nationales pour ouvrir le marché ferroviaire à la concurrence et ainsi privatiser leurs réseaux ferrés.

Le but de ces politiques de démembrement et de privatisation est donc de permettre à des actionnaires de faire des profits sur l’activité ferroviaire, au détriment du service public (fermeture de lignes et de gares non-rentables, augmentation des tarifs, baisse du niveau de sécurité des circulations…) mais aussi au détriment des cheminots eux-mêmes (recul des conditions de travail, blocage des salaires et des pensions, suppressions massives de postes) dont on aggrave les conditions de travail au nom de la productivité !

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Les exemples anglais, grec ou italien sont édifiants en la matière !

 

En ce moment même, les cheminots belges d’ailleurs sont en lutte en lutte contre les conséquences d’une « réforme ferroviaire » quasiment identique à celle qui a été votée en France en 2014. En quelques mois, leur « EPIC de tête » a été liquidé et les 2 compagnies, SNCB (l’équivalent « mobilité ») et Infrabel (l’équivalent de « réseau ») sont aujourd’hui totalement indépendantes !

Aujourd’hui, le gouvernement belge programme la suppression de centaines de postes, l’hyper-polyvalence, la perte de nombreux jours de repos et de congés…… bref, une petite musique que nous entendons nous-même de notre côté de la frontière !

LA CONVENTION COLLECTIVE NATIONALE C’EST LA CASSE DE NOS DROITS SOCIAUX, PAR L’ABROGATION DE NOS RH 77 ET 677 !

 

Contrairement aux mensonges de la direction et des syndicats qui n’ont pas luttés en juin dernier, l’article 33 de la loi portant réforme ferroviaire a décidé l’abrogation de nos RH 77 et 677, pour casser nos droits sociaux.

Car nos RH 77 et 677 sont les textes règlementaires essentiels qui disposent de l’organisation du travail à la SNCF : amplitude horaire, cadences, nombres de repos périodiques et complémentaires, durée des repos journaliers…

Sachons bien nos RH 77 et 677 ne sont prolongés QUE pendant la durée des « négociations », le temps de signer une convention collective, mais l’article 34 de la loi dit que si aucune convention collective n’est signée d’ici le 01° juillet 2016, nos RH 77 et 677 seront définitivement abrogés, ce qui met le patronat en position de force dans ces négociations !

La base de négociation de la direction de la SNCF et du patronat des transports ferrés est toujours l’actuelle convention de l’UTP, convention au rabais qui avait été signée notamment par l’UNSA, et qui serait une régression sociale terrible pour les cheminots :

 

  SNCF

RH 77 et 677

roulants

Convention collective privée de l’UTP

roulants

SNCF

RH 77 et 677

sédentaires

Convention collective privée de l’UTP

sédentaires

Repos périodiques

+ complémentaires ou supplémentaires

126

(base 1 568 h/an)

104

(base 1 607 h/an)

122

(base 1 589 h/an)

104

(base 1 607 h/an)

Encadrement

des repos

19h – 6h

Tous repos

22h – 5h

Repos périodique simple

Pas d’encadrement

de repos

Pas d’encadrement

de repos

Amplitude de la journée de travail 11 heures (9h effectif) 13 heures (11h effectif) 11 heures (9h effectif) 13 heures (11h effectif)
Modulation du

temps de travail

Sur 6 mois Jusqu’à la semaine Sur 6 mois Jusqu’à la semaine

Entre l’abrogation de nos RH077 et 677 ; la remise en cause de l’accord 35h et de nos accords locaux, il s’agit d’un plan de casse général pour tirer vers le bas nos droits sociaux sur le modèle de la convention collective de l’UTP….

Nous restons mobilisés à ne rien lâcher sur les négociations et exiger que la future convention collective soit à minima au même niveau que nos RH 77 et 677 !

CONGES, 35 HEURES : ATTENTION DANGER !

 

En juin 2014, la direction, le gouvernement et les syndicats non-grévistes le claironnaient sur tous les toits : les 35h ne sont pas menacés par la réforme ferroviaire !

Or à la fin 2015, le président Pépy a annoncé la couleur dans les médias : la direction va revenir sur l’accord 35h dont bénéficient les cheminots et même sur le nombre de congés, en nous alignant sur les 25 jours de congés du droit commun, dans un souci de « productivité » face à la concurrence !

Cette annonce a immédiatement été relayée par une campagne indigne de diffamation des cheminots, jamais démentie par la direction, lors du JT de France 2, à une heure de grande écoute. Sur un pseudo « tableau comparatif » entre les cheminots de la SNCF et ceux du privé, il est en effet affirmé faussement que les cheminots de la SNCF jouiraient de 38 jours de congés/an et de 22 jours de RTT !

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Nous rappelons que, comme tous les salariés de France, les cheminots n’ont que 5 semaines de congés payés (28 jours, alors que le droit commun impose 25 jours) et que les agents qui parmi les cheminots ont droit aux RTT, n’en ont au maximum que 10 par an !

Il ne doit pas échapper aux cheminots que cette entreprise de désinformation intervient dans un contexte d’ouverture des négociations sur le contenu de la future Convention Collective Nationale des travailleurs du rail ; et seulement quelques heures après que le président Pépy ait annoncé par voie de presse vouloir « remettre à plat » les 35h à la SNCF et que le patronat de la branche propose l’alignement de nos 28 jours de congés sur les 25 du droit commun !

Cela relève donc d’une véritable campagne orchestrée pour diviser les travailleurs et désolidariser la population des luttes que vont mener les cheminots pour défendre leurs droits sociaux !

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