Amendement n°1 : Pour un bilan critique et exhaustif de la stratégie d’effacement menée par la direction du PCF depuis les années 1990

Nos 11 amendements votés démocratiquement en congrès de section ayant tous, sauf un, été rejetés et non soumis au vote lors de la conférence départementale sous le prétexte « trop longs », nous les publions sur le site afin que l’ensemble des communistes de l’Aisne puisse en avoir connaissance.

 

-Insertion dans le texte : De la page 6 ligne 4 à la page 7 ligne 13 : suppression pour remplacement.

 

-Principe de l’amendement : le bilan proposé par le texte de la base commune ne fait pas un bilan satisfaisant de la période, tout cela reste superficiel et surtout sert à disculper le groupe Chassaigne / économistes de leurs responsabilités. Nous devons faire un bilan critique et exhaustif de cette période de mutation-liquidation en mettant bien en avant la responsabilité collective de toute la direction du parti et non concentrer l’attaque sur Pierre Laurent. Il faut discuter de ligne politique et ne pas tomber dans une personnalisation erronée. Il est important de montrer le rôle joué par les porteurs du texte « Manifeste » dans cette stratégie de liquidation, et en particulier de souligner le rôle central joué par les théories de l’équipe économique du parti dans la mutation. A l’opposé de cela, le texte de base commune vise avant tout à faire porter la seule responsabilité de l’échec à Pierre Laurent, son équipe rapprochée et aux choix tactiques qu’ils ont assumés en 2016 et 2017 (dont les « primaires » pourtant défendues par des tenant de ce texte).

 

La situation actuelle du parti appelle un congrès vraiment extraordinaire et cela ne peut débuter que par un bilan critique et exhaustif des stratégies menées par les directions successives depuis les années 1990 et la phase dite de « mutation ». Il apparaît donc que l’effacement du parti que nous observons tous depuis plusieurs années est le résultat de stratégies erronées dont il faut faire un bilan critique et exhaustif afin d’en sortir et de pouvoir reconstruire un parti à l’offensive dans la lutte des classes.

 

Rompre avec le réformisme mortifère qui mène à l’effacement du parti

 

Le résultat des législatives, 613.000 voix, et encore en comptant les candidats soutenus par d’autres partis, est le plus mauvais de toute l’histoire du PCF. Nous ne considérons pas que la cause profonde de ce désastre soit un accident de l’histoire ou une erreur tactique, ou de la seule faute de Mélenchon. C’est le reflet de la stratégie d’effacement du Parti, de ses positions et de son organisation. La seule chose que n’avait sans doute pas envisagée l’équipe dirigeante nationale en 2016/2017, c’est d’avoir à présenter, seule, des candidats étiquetés PCF. 450 ont été envoyés au casse-pipe pour que quelques-uns, aux prix de négociations humiliantes, soient possiblement élus. Les promoteurs de la Mutation au congrès de Martigues en 2000 posaient le primat de la présence dans les institutions sur l’action dans les luttes. En 2017, ils sont exaucés ! Malgré la perte d’influence sans précédent dans les luttes, le PCF gagne 4 députés.

 

Dire stop aux combinaisons politiciennes qui accélèrent notre effacement

 

Depuis un an, la direction du parti a poursuivi comme si de rien n’était, ajoutant à la consternation de ceux qui attendent encore une position de lutte du PCF. Plutôt que de songer à relever le Parti, on reprend immédiatement sa recherche d’intégration dans une recomposition politique à gauche. La phase de décomposition-recomposition de la social-démocratie, après les élections de 2017, offre de nouveaux partenaires possibles, moins directement plombés par le bilan de Hollande : le Rocardien Hamon, ministre pendant la réforme ferroviaire de 2014, Maastrichien convaincu ou les rescapés d’EELV, le parti cofondé par Cohn-Bendit. Pour nous, la question n’est pas de refuser systématiquement des alliances politiques. Mais elles dépendent de l’objectif et leur recherche ne peut être un préalable. Ce qui est un préalable, pour pouvoir s’allier, c’est exister soi-même ! Et le rassemblement prioritaire auquel doit viser un parti communiste, c’est le rassemblement dans la lutte des classes. Face à la politique au service du Capital, encore accélérée, par Macron, l’orientation maintenue du PCF l’a rendu incapable de contribuer efficacement à la convergence des luttes. Notre rôle n’est pas de légitimer le renvoi à tout changement à des prochaines échéances électorales. En faisant cela, la direction réduit le PCF à une force d’appoint à d’autres organisations politiques de gauche et nous fermons tout espoir de porter nos positions historiques dans la lutte de classe d’une violence accrue après les mesures Hollande et Macron contre les droits et les acquis des travailleurs.

 

 

Divisée, la direction du PCF continue à faire l’impasse sur le bilan de 25 ans d’abandons et de reniements des fondements du Parti.

 

Dans le cadre de ce congrès deux clans dirigeants s’affrontent, mais tous se retrouvent sur les positions politiques de fond. C’est notamment le cas sur la préparation des élections européennes décidée en-dehors de l’expression des communistes. La ligne, dans l’axe du PGE, élaborée pour  les européennes a été actée par le Conseil national du 31 mars 2018. Un « chef de file » des candidats a été désigné hors de toute procédure statutaire. Ian Brossat, symbole de l’alignement sur le social-libéralisme à Paris (Delanoë et Hidalgo), se trouve érigé de fait porte-parole du Parti par la presse bourgeoise. Le tour de passe-passe consiste à faire croire aux adhérents qu’il y aura une présence communiste autonome aux élections européennes. Après le 6 octobre, même après le congrès lui-même, tous les arrangements à « gauche » seront possibles, indépendamment de l’avis des communistes. Cela illustre à quel point la direction, divisée sur des questions de personne, partage les mêmes positions politiques pour continuer de mener sa stratégie d’effacement pendant et après le congrès.

 

Le vrai congrès extraordinaire sera celui qui mettra à l’ordre du jour la rupture avec 25 ans de stratégie de « mutation – transformation – Effacement ».

 

Après la restauration capitaliste à l’Est, la direction du PCF a plié devant l’idéologie dominante. Elle n’a pas changé le nom du Parti, mais elle a abandonné sa raison d’être dans la lutte des classes. Cela mène à notre effacement et à faire de notre parti une caution de « gauche » à la social-démocratie. Il est urgent de rompre avec ces stratégies et de reconstruire notre parti sur des bases claires de lutte et de classe. Faisons le choix, nécessaire, de faire vivre le PCF, parti révolutionnaire, mettant son indépendance de pensée et d’action au service du monde du travail.

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