Continuons à élever la riposte à la politique de casse
qui se poursuivra après les élections !
Entre les rebondissements de « l’affaire Pénélope » et ceux des assistants parlementaires de Le Pen fille, rarement le débat public n’a été si médiocre en France, rarement une campagne des présidentielles n’a autant occulté les préoccupations des travailleurs. Chômage de masse, bas salaires, services publics et sécurité sociale sabordés, manque de logements… Silence radio !
Pourtant, les mauvais coups du quinquennat à venir se préparent. En particulier, la plupart des candidats se retrouvent sur la casse de la Sécurité sociale et de son financement ainsi que sur l’ambition de poursuivre les suppressions de poste et la casse du statut des agents.
Communistes de la section du PCF de Saint Quentin, nous ne soutenons aucune candidature aux élections présidentielles, et nous appelons à élever l’action dans les luttes, pour faire barrage à l’ensemble des politiques anti-sociales, et notamment aux attaques programmées contre notre système de santé, quel que soit le président pour les cinq années à venir.
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La casse de la sécurité sociale :
le point d’accord entre tous les candidats
Les cotisations sociales sont la principale source de financement de la Sécurité sociale (à hauteur d’environ 65%). Pourtant depuis 20 ans, le nombre de dispositifs d’allègements et d’exonérations de cotisations sociales patronales explosent, toujours au nom du chantage à l’emploi. Le résultat de cette politique, menée conjointement par la droite et par la gauche, c’est que les entreprises continuent de licencier, les ressources du financement de notre système de santé servant désormais à grossir les profits capitalistes. A elles seules, les exonérations de cotisations patronales représentent 210 milliards d’euros sur les dix dernières années, bien plus que le fameux «trou de la sécu», justification permanente des gouvernements successifs pour réduire le montant des prestations sociales (retraites, assurance maladie, allocations familiales…)
Avec l’exonération quasi-totale des cotisations patronales familiales en 2016 (4,5 milliards d’euros), Hollande va plus loin. Avec le « Crédit d’impôt compétitivité », plus gros transfert d’argent vers le capital et le « Pacte de responsabilité » (20 milliards d’euros par an), il a préparé le terrain à une déstructuration profonde du financement de la sécurité sociale. En novembre 2014, à mi-mandat, il déclarait vouloir transformer le CICE en baisse de cotisations sociales définitive, une riche idée, saluée à l’époque par le Medef. C’est l’agenda qu’il propose à ses successeurs.
Un de ses projets de réforme en 2012 est d’ailleurs repris unanimement par ses anciens ministres Macron et Hamon, comme par son ancien «camarade» Mélenchon : la fusion de la CSG et de l’impôt sur le revenu. Cette fusion, si elle était mise en œuvre, consacrerait la fiscalisation de la sécurité sociale, la détachant de la création de richesses. Son financement serait complètement dépendant des alternances politiques puisque désormais son budget dépendrait entièrement du vote de la loi de finance par les députés. Les fragilités d’un tel financement ont déjà été observées en Grande-Bretagne, où les dépenses de santé ont été drastiquement réduites sous Thatcher (passant de 8 % à 6,5 % du PIB). En France, salariés, jeunes, retraités, cette proposition ne peut que nous alerter.
Et si la droite est plus discrète sur le financement de la Sécurité sociale, elle est par contre à l’avant-garde de la casse des prestations. Après avoir, sous Sarkozy, avec son ministre Xavier Bertrand, allongé la durée de cotisations et fait de la retraite à taux plein une exception, Fillon a commencé sa campagne en promettant de réduire le périmètre de la branche santé aux seules maladies chroniques, déléguant le reste aux régimes complémentaires privés. Aujourd’hui, sommé d’avancer moins franchement, Fillon a recadré ses propositions autour d’un plan d’économies de 20 milliards d’euros sur le budget de la Sécurité sociale, en multipliant les partenariats public-privé et en supprimant des dizaines de milliers de postes de fonctionnaires administratifs dans les hôpitaux. A l’extrême droite, l’héritière Le Pen évite le sujet et concentre sa démagogie sur la stigmatisation de l’aide médicale d’état, une part dérisoire du budget de la Sécurité sociale qui assure l’accès aux soins les plus urgents aux résidents en situation irrégulière… Elle n’imagine bien sûr pas prendre l’argent là où il est. Et assurément, elle n’est jamais du côté des manifestants pour la défense de notre système de santé.
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Hôpital : conditions de travail toujours plus dures
conditions de soins toujours plus dégradées
La situation à l’hôpital public devient intenable pour les personnels. La baisse de l’offre de soins a largement atteint la limite, rendant impossible le maintien de la qualité de ceux-ci. Cette tendance lourde correspond à un choix politique des gouvernements successifs. D’un côté, ils transfèrent l’argent des cotisations maladies vers les profits patronaux. De l’autre, en attaquant le service public – hôpitaux et centres de santé – ils font le lit de la marchandisation de la santé, au seul bénéfice des structures privées.
Le quinquennat Hollande touche à sa fin et Valls / Touraine ont continué le travail de sape initié par la droite. Le soi-disant « pacte de responsabilité », c’est 10 milliards d’euros prélevés sur l’assurance maladie dont la moitié aux dépens de l’hôpital public. Cela représente, malgré les dénégations lamentables de la ministre, 22.000 postes supprimés par an !
La loi Bachelot HPST de 2008, a ouvert un cadre nouveau pour l’élimination méthodique des structures de santé publiques. La loi Touraine le déploie avec les nouvelles prérogatives arbitraires accordées aux agences régionales de santé, notamment les « groupements hospitaliers de territoire ». Les hôpitaux se voient ainsi imposer, au niveau régional, les objectifs d’un plan triennal d’économies. Suppressions de lits, patients poussés dehors après une nuit d’hospitalisation, services fusionnés, supprimés, transférés à 30 ou 80 km : voilà le résultat de cette politique.
Dans le même temps, à la ville comme à la campagne, les déserts médicaux se multiplient. 144 maternités ont été fermées entre 2001 et 2010 ! Si l’on remonte plus loin, la France comptait 2 000 maternités dans les années 1970, elle n’en compte plus que 750 aujourd’hui !
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Aisne/Saint Quentin : alerte santé
Les enveloppes budgétaires des ARS sont définies par l’assemblée nationale. Pour l’Aisne nous sommes avant derniers en termes de moyens.
Comme tous les autres hôpitaux nationaux la situation budgétaire de l’hôpital de Saint-Quentin est volontairement dégradée (7,5 millions de déficit en 2016) , résultat d’objectifs nationaux de réduction des dépenses publiques, notamment de l’Assurance maladie.
Par exemple, partout en France, les agents de régulation médicale (les personnes qui reçoivent votre appel quand vous appelez le 15) sont en moyenne 25 par départements alors que dans l’Aisne ils sont 12 en contrat précaire.
A la structure psychiatrique d’Armentières (Nord ), il y a 3 encadrants le matin au mieux 4 et l’après midi ils sont 4 ou 5 pour 18 lits. A Prémontré, ils sont 2 le matin et 2 l’après midi pour 25 lits !
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Une seule alternative !
Créer le rapport de force
Pour défendre l’hôpital public, l’offre de santé remboursée, l’Assurance maladie, un rapport de force considérable existe parmi les professionnels comme dans le pays.
Les dizaines de mobilisations, quasi-simultanées dans toute la France, pour défendre un hôpital, un service, contre la logique des lois Bachelot/Touraine, des « groupements hospitaliers de territoire ». En 2015, une mobilisation inédite s’est élevée contre le plan Hirsch à l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris et le directeur général a dû faire marche arrière. Dans la campagne, Fillon a dû partiellement rétropédaler tant sa «franchise» heurtait l’électorat, notamment sur les effectifs et le statut de la fonction publique hospitalière.
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Par les luttes, exigeons :
- Le rétablissement des ressources de l’assurance maladie et de l’ensemble de la Sécurité sociale avec la suppression progressive de toutes les exonérations de cotisations sociales patronales (41 milliards d’euros par an). Non, non et non à la fusion CSG/impôt sur le revenu (IR). Non à la retenue de l’IR à la source qui, entre autres la prépare ! Non également à toute logique de « baisse du coût du travail », aux dépens du salaire socialisé et de la Sécu (c’est pour cela aussi que nous sommes opposés à la fausse bonne idée de la « modulation des cotisations sociales suivant les politiques d’emploi des patrons).
- La perspective d’une prise en charge à 100% des soins par l’assurance maladie en tenant compte des situations et acquis spécifiques de certains régimes et mutuelles.
- La suppression de la tarification à l’activité dont les effets pervers ont été calculés pour faire le jeu du privé et transformer les hôpitaux publics en entreprises.
- L’abrogation des lois Touraine et Bachelot (HPST).
- Un vaste plan de recrutement et de formation de toutes les catégories de personnel (comprenant, notamment, la fin du numerus clausus pour les médecins).
- Le développement d’un réseau de centres de santé avec des personnels et des médecins salariés, sous statut, (et non des « maisons médicales » libérales) pour faire face à la désertification médicales dans les campagnes et les villes.
- La nationalisation des laboratoires pharmaceutiques et la coordination publique de la recherche (CHU, Labo, Institut Pasteur…)
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Législatives 11 et 18 juin 2017 : LE VOTE COMMUNISTE
Corinne Bécourt et Olivier Tournay
La seule alternative, c’est élever la riposte populaire. Communistes, nous sommes de toutes les luttes, grandes ou petites: pour défendre les retraites, les services publics, contre les fermetures de classe, pour les salaires, le droit au logement, la défense de la sécurité sociale… Plus que jamais, il y a besoin des communistes, d’une organisation forte et influente, Votez Corinne Bécourt, c’est vous faire entendre et aider au développement des luttes.