Source Courrier Picard du 9 mai 2015
L’office public Habitat Saint-Quentinois est encadré par une caisse de garanties qui aide au rétablissement financier. Elle l’aide dans la gestion de ses comptes.
Habitat Saint-Quentinois possède un réservoir foncier qui lui coûte cher, comme ici, boulevard Cordier.
C’est un secret bien gardé par le conseil d’administration d’Habitat Saint-Quentinois. L’office public est en proie à des difficultés financières qui nécessitent l’intervention de la caisse de garantie du logement locatif social (CGLLS), un organisme de l’État qui participe au rétablissement financier des bailleurs sociaux. Il s’agit d’un accompagnement, pour ne pas dire une mise sous tutelle.
Pourtant, lors du dernier conseil municipal, lundi 30 mars, le conseiller communiste Olivier Tournay s’interrogeait sur la hausse des loyers, avançant le chiffre de plus 24 % depuis 2008 et la baisse des subventions municipales. « La municipalité impulse la politique d’Habitat Saint-Quentinois. »
L’adjointe en charge des finances, et administratrice de l’office public, Sylvie Robert, a rétorqué : « La hausse des loyers est voulue par la CGLLS qui aide aux rétablissements financiers. » Faut-il comprendre que l’office n’a plus la main-mise sur son budget ?
Sylvie Robert n’a pas répondu à nos sollicitations. Tout comme le président du conseil d’administration, Gilles Gillet, récemment élu à la tête de la structure. Ou encore le nouveau directeur, Aurélien Sotcha. Pour rappel, le patrimoine de l’office s’élève à 5 224 logements, à Saint-Quentin et ses environs.
« Si nous posons une question, tout le monde est surpris »
Le conseil d’administration a été installé fin 2014. La confédération national du logement a vu deux administrateurs se faire élire avec Corinne Bécourt et Jean-Luc Tournay. « Nous devons rendre des comptes aux locataires qui nous ont élus. » Un acte de transparence qui n’est pas usuel. « Nous ne connaissons pas les votes. Ce qui a été accepté et validé lors des années précédentes », explique Corinne Bécourt. Car la situation actuelle d’Habitat Saint-Quentinois ne peut être que le résultat de plusieurs années de gestion. Le nouveau conseil découvre les finances et revoit sa copie.
Pourtant quelques administrateurs siègent depuis plusieurs années. À commencer par le président, Gilles Gillet, le vice-président Michel Taquet, la conseillère municipale, ex-adjointe, Colette Blériot, ou le représentant des locataires, Joël Courtois. « Dès que nous posons une question, tout le monde est surpris », s’étonne Corinne Bécourt. Chaque administrateur perçoit une indemnité de 75 ¤ par séance.
« C’est un budget de bric et de broc »
Les deux administrateurs élus par les locataires pointent la gestion des friches. Habitat Saint-Quentinois possède toute une réserve foncière. Sans projets. Ou, du moins, s’il y a des projets, ils ne peuvent pas se mettre en place, faute de financement. Ces friches coûtent de l’argent. « Jusqu’à un million d’euros de pertes par an, souffle Corinne Bécourt. C’est un budget de bric et de broc que tout le monde découvre. »
Le directeur général des services, Matthieu Gressier s’étonne. « Le dossier Habitat saint-Quentinois n’est absolument pas sur le bureau. » Selon lui, l’office a toujours agi en autonomie. Jusqu’à se retrouver encadré (temporairement) par la CGLLS. Contactée, la caisse a fait valoir son droit de réserve.