Polémique Macron / Pétain : ne pas laisser réhabiliter Pétain, ne pas laisser les complices des guerres impérialistes se racheter une conduite
C’est à qui ferait la déclaration la plus émouvante. La déferlante de réactions suite aux annonces de Macron souhaitant commémorer le Pétain de la 1ere guerre mondiale aura permis aux politiciens de tous bords (ou presque) de mettre en avant leur « humanisme » et leur indignation face aux horreurs de la seconde guerre mondiale et de la collaboration de l’État français, en la limitant souvent à Pétain.
La polémique créée par Macron permet une nouvelle fois de détourner l’attention. Elle permet aussi aux autres partis de gommer l’héritage de leur responsabilité historique dans chacune des guerres impérialistes et les millions de morts qui en découlent. Si nous devons dénoncer toute tentative de réhabilitation de criminel de guerre, communistes, il est aussi de notre devoir de remettre chacun devant ses propres responsabilités.
S’il ne reste aux va-t-en-guerre assumés, de droite et de gauche, que des positions de principes contre les « trahisons », les morts inévitables ou les guerres qui auraient dérivés, la gauche dite radicale doit, elle, faire oublier ou tenter de justifier des positions à géométrie variable sur la question de la guerre.
Mélenchon a toujours combiné les soutiens à la guerre, comme en cautionnant l’intervention en Libye, avec des positions opportunistes d’opposition, comme en refusant en Syrie. Son copinage avec le marchand de canons Dassault n’en est qu’un autre exemple. Sa déclaration sur Pétain est dit long quand il affirme que « Le maréchal Joffre est le vainqueur militaire de la guerre de 14-18 » ou quand il déclarait en 2012 « On fait croire que le régime d’assemblée, c’est la pagaille. Il faut se souvenir qu’on a gagné la guerre 14-18 grâce à un régime d’assemblée dans lequel il y avait un comité secret qui dirigeait les opérations aux côtés de Clémenceau! ».
Il faut se souvenir aussi que le PCF a été fondé en rupture avec cette collaboration de classe de la CGT, cette trahison de la SFIO-PS, qui se sont rangés alors derrière la droite de Clémenceau au nom de l’ « Union sacrée », ceux qui ont mené la guerre avec « leurs comités secrets » antidémocratiques et ont cautionné la boucherie impérialiste que fut la première guerre mondiale!
Les origine de la création du PCF, « l’Union sacrée », sont 2 points noirs de la direction actuelle du PCF. Quand les députés communistes, dont André Chassaigne, rejoignent l’unité nationale, et votent une restriction des libertés avec l’état d’urgence, suite aux attentats, on ne peut que repenser aux conditions de mise en place de l’union sacrée en 1914. Leur manque de positionnement clair su la guerre en Syrie ou au Mali, sur le désarmement, sur la nécessaire baisse du budget militaire (voir pétition), sur des alliances impérialistes avec des pays capitalistes… vont à l’encontre des positionnements historiques du PCF.
Communistes nous réaffirmons plus que jamais :
– Le refus conjoint du terrorisme et de la guerre impérialiste, des politiques qui les entretiennent
– La nécessité de la sortie de la France de l’OTAN et de la rupture avec la politique extérieure commune de l’Union européenne
– Le retour en France de tous les soldats français déployés à l’extérieur
– Le rejet, plus que jamais, des tentatives de divisions « identitaires », la solidarité de classes entre les travailleurs
– Notre priorité au relais et à l’animation des luttes sociales en France
– Notre volonté de défendre la paix, les droits sociaux et démocratiques.
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Nous reproduisons ci-dessous la déclaration du Parti communiste de Belgique (source www.solidarite-internationale-pcf.fr) :
Déclaration publiée le 11/11/18 sur le site du Parti communiste de Belgique
COMMÉMORATIONS DU CENTENAIRE DE L’ARMISTICE
Les commémorations du 11 novembre amènent leur lot de discours pseudo pacifistes pour célébrer la fin d’une guerre créée par des bourgeoisies aux intérêts différents. Le PCB tient à rappeler que la fin de la 1e guerre mondiale en Europe occidentale est liée au refus des soldats, ouvriers et paysans de continuer une guerre qui n’était pas la leur. La bourgeoisie craignait la propagation des conseils ouvriers, des mutineries comme à Kiel en Allemagne qui provoquèrent la fin du Reich et l’abdication du monarque Guillaume II. Elle craignait également la propagation des idées de la révolution d’Octobre, victorieuse qui promettait pain, terre et paix.
La paix issue de l’armistice du 11 novembre que tente de nous vendre la bourgeoisie n’est pas une vraie paix mais un nouveau partage impérialiste et colonial du monde avec entre autres la signature des accords Sykes-Picot qui furent secrètement conclus en 1916 entre la France et l’Angleterre avec l’aval de la Russie et de l’Italie pour aboutir à la fin de la guerre au partage du moyen orient en zones d’influence au profit des signataires et qui eut et a toujours des sinistres conséquences pour les peuples concernés et la paix. C’est également le début de la honteuse nouvelle aventure coloniale du Ruanda-Urundi par la Belgique qui s’est également tristement illustrée par l’occupation de la Ruhr en Allemagne. L’opposition de notre parti à l’occupation avait conduit à l’arrestation de nombreux camarades.
Il n’est clairement pas permis de célébrer une paix européenne alors que les états impérialistes occidentaux ont poursuivi après le 11 novembre 1918 la guerre à l’Est « pour jouer les arbitres » selon les honteux mots de la RTBF du journal du 7 novembre 2018. Leur but était de réprimer la révolution bolchévique en Russie et son influence dans toute l’Europe, ou la République des Conseils en Hongrie.
Aujourd’hui, face à une prétendue menace extérieure qui permet de minimiser les tensions sociales internes, les états impérialistes européens, avec la complicité des oppositions socio-démocrates, profitent des commémorations pour nous vendre, près de 60 ans après la 1e tentative, une Europe de la défense qui ne sera qu’un bras armé pour exporter la guerre et la misère. Le Parti Communiste de Belgique s’oppose et continuera à s’opposer à une défense européenne et à l’OTAN, à l’achat d’avions et de tout autre matériel de guerre, à l’exportation d’armes vers des régimes réactionnaires et exige toujours la fermeture de la base de Kleine Brogel. L’Union européenne n’est pas la paix. Le PCB rejettera également toutes les commémorations qui servent de prétexte à réhabiliter des criminels comme Pétain en France.
Ni Europe de la Défense, ni OTAN,
Pour une armée de défense et non d’attaque
Pour la réduction des crédits de guerre
Pour la paix, pour le socialisme
Le 11 novembre 2018
Le bureau politique du PCB