Suite à des actes racistes odieux, la Section de Saint-Quentin du Parti communiste a appelé, dans un communiqué du 25 décembre, à un rassemblement ce lundi 27 janvier (voir communiqué).
Une centaine de personnes s’est rassemblée, un rassemblement des citoyens saint-quentinois, décidés, ensemble, à faire reculer le racisme dans notre ville.
Lien vers la vidéo : https://www.facebook.com/PCF.St.QUENTIN.Aisne/videos/2477376519170461/
Nous reproduisons ci-dessous, les déclarations de différentes organisations présentes.
Intervention d’Olivier Tournay, Conseiller municipal
Mesdames, Messieurs,
Je vous remercie pour votre présence. Elle est importante.
Nous avons décidé cette initiative parce que nous avons jugé que la gravité des actes appelait une réponse, non pas discrète, mais publique, contre le racisme à Saint-Quentin. Dès le départ, nous avons appelé au rassemblement le plus large, celui de toutes les sensibilités républicaines.
Nous sommes ici, d’abord, pour exprimer notre émotion et notre indignation, pour exprimer notre solidarité à nos concitoyens, ciblés et gravement offensés à l’occasion du Nouvel An lunaire.
Nous sommes ici, également, pour dénoncer un acte raciste anti-immigrés d’autant plus grave qu’il a été prémédité et sinistrement réfléchi politiquement.
Avec la même lâcheté, des faits similaires ont été commis dans d’autres villes de la région, à Compiègne, le lendemain. Cela ne tient pas du hasard.
Les inscriptions collées sur les vitrines portent un concept politique répandu depuis quelques années par l’extrême-droite. Derrière la formule et la théorie fumeuses, on retrouve les mêmes fantasmes agités, depuis un siècle et demi, pour attiser la peur de l’autre, la division, la xénophobie et la haine dans le peuple. Du discours anti-immigrés, asséné, comme fonds de commerce électoral, notamment par les représentants d’un parti politique, le FN-RN, pour le nommer, dans le pays, dans notre région et dans notre ville, certains passent aux actes, à l’agression, à l’intimidation. Le lien, au moins indirect, est évident. Le pas franchi est très grave.
La date n’a vraiment pas été choisie au hasard. Elle ne correspond pas seulement au Nouvel An mais aussi aux commémorations mondiales de la libération du camp d’Auschwitz par l’Armée Rouge, le 27 janvier 1945, il y a 75 ans. On sait comment les persécutions antisémites nazies ont commencé par des dégradations, par des inscriptions injurieuses et menaçantes, sur les devantures des magasins tenus par des commerçants juifs.
A Saint-Quentin, les auteurs savaient très bien ce qu’ils faisaient. Nous jugeons qu’il est nécessaire de riposter à leur provocation.
Nous appelons à ce que tous les moyens sont mis en œuvre pour identifier et punir les coupables.
Nous appelons à une vigilance accrue, à la mobilisation la plus large, contre le racisme dans notre ville.
Il est clair que nous ne faisons pas tous la même analyse des racines du mal et de la façon de l’éradiquer.
Mais, républicains, nous pouvons et nous devons unir tous ceux qui refusent que les détresses, notamment sociales, soient détournées vers le racisme quelles que soient ses formes.
Un raciste est quelqu’un qui se trompe de colère. Il faut l’en détromper au quotidien.
Mais il faut combattre, sans la moindre complaisance, ceux qui veulent dévoyer cette colère vers toutes les formes de fascisme et leurs organisations. Cet engagement nécessaire ne saurait se confondre avec un appel électoral, tous les 5 ans, à faire barrage à un repoussoir.
Au-delà de la dénonciation, c’est aussi quotidiennement, dans les quartiers, les entreprises, aux portes de Pôle-Emploi, dans les associations, dans les écoles, collèges et lycées que l’on fait aussi reculer le racisme par l’échange, la connaissance, la solidarité concrète, la fraternité.
Ce soir, Mesdames, Messieurs, il n’y a pas ici des représentants de telle ou telle communauté côte-à-côte, mais des citoyens saint-quentinois, décidés, ensemble, à faire reculer le racisme dans notre ville.
Je vous remercie.
La Ligue des Droits de l’Homme Saint Quentin :
Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon
nous allons tous mourir comme des idiots.
En ce monde, la haine n’a encore jamais dissipé la haine. Vivons donc
heureusement sans haïr ceux qui nous haïssent.
Ce ne sont pas leurs préférences qui créent les problèmes, mais leur
attachement à ces préférences.
Union locale des syndicats CGT de Saint-Quentin et Union départementale des syndicats CGT de l’Aisne :
Vendredi 24 janvier la vitrine d’un restaurant vietnamien de Saint Quentin a été recouverte de messages à caractère raciste et xénophobe portant clairement la marque de l’extrême droite. L’Union départementale des syndicats CGT de l’Aisne et l’Union Locale de Saint Quentin condamnent ces agissements et apportent tout leur soutien aux propriétaires du restaurant ainsi qu’à leurs employés. On trouve à l’extrême-droite, sous différentes formes, de manière plus ou moins explicite : la priorité nationale et le patriotisme économique ; la critique, qui s’est répandue depuis, du « système », le racisme, la xénophobie, l’homophobie, l’antisémitisme ; une vision conspirationniste du monde ; le refus de la diversité et de l’égalité. C’est la peur et la haine qui dominent ces idéologies, l’affrontement identitaire, l’obsession de la décadence et du complot. La banalisation des idées, comportements et attitudes racistes dans notre quotidien sont une réalité. Le racisme institutionnel (discriminations à l’embauche ou dans l’accès au logement, concentration des immigrés dans des emplois pénibles et mal payés, violences policières, contrôles au faciès…) ne recule pas, malgré de fortes aspirations à l’égalité et la dignité. Par ses actes, l’extrême droite démontre une nouvelle fois qu’elle est l’ennemi de la démocratie, du progrès social et des travailleurs. La CGT, forte de ses valeurs continuera à lutter contre le racisme, l’obscurantisme, la xénophobie et toutes les formes de manifestation de haine en direction des travailleurs et des citoyens. Parce que la CGT est pour une société fondée sur l’émancipation des travailleurs, l’égalité des droits et la conquête de nouveaux, la justice sociale et la solidarité entre tous les travailleurs y compris les précaires et les privés d’emploi, nous ne pouvons rester neutres, laisser faire et voir le poison de la division, du repli et du racisme se développer ni au cœur du salariat ni au cœur de la Cité.