La suppression des plus de 70.000 postes d’enseignants devait bien bloquer à un moment ou à un autre. Donc voilà où nous en sommes. Nous avions un système éducatif imparfait, avec des effectifs de classe trop élevés et de nombreux autres problèmes mais nous franchissons ici une nouvelle étape dans la casse de l’école publique. Nous y sommes !
La casse du statut d’enseignant est plus qu’engager, le recrutement au niveau de la ville est amorcée. C’est un recul historique de la qualité de l’école publique.
Le manque d’enseignants engendre une hausse du nombre d’élèves par classe, une baisse de prise en charge des élèves en difficultés ou en situation de handicap et … un manque de remplaçants !
Combiner ces réformes de suppressions de postes des gouvernements Sarkozy avec une réforme des « rythmes scolaires » du PS inégalitaire et injuste et vous obtenez un mélange explosif. Alors que le nombre de remplaçants dans le département n’a pas varié depuis l’année dernière, nous ne pensons pas que l’arrivée de cette réforme et l’absence accrue d’enseignant soit une coïncidence. La fatigue cumulée des enseignants et celle des enfants ne peuvent qu’avoir un impact négatif sur leur travail et leur état de santé.
Aujourd’hui, pour combler ces manques, l’inspection académiques n’hésite pas à poster des annonces chez Pôle Emploi et maintenant directement sur le site de la ville. Les enfants peuvent donc avoir devant eux, pour la prise en charge de leur éducation, un débutant complet en la matière, sans aucune formation.
Les enseignants déjà malmenés dans leurs conditions de travail par la réforme des rythmes et les exigences toujours en hausse de l’administration, leur effectif de classe…, par leur salaire (comme tous les autres fonctionnaires) avec le gel du point d’indice, qui baisse maintenant avec les augmentations, se voient méprisés par leur inspection. L’annonce de recrutement stipule « 27h payées 35 », ou encore « débutant accepté », laissant penser que le temps de présence élève est le seul travail de l’enseignant et que chacun peut exercer ce métier sans formation particulière. La stigmatisation en tant que nantis est entretenue par l’inspection académique elle-même.
A l’heure de la carte scolaire et de l’annonce de la fermeture de plus de 20 classes dans le département. Ce comportement est inacceptable.
L’inspection académique et la ville de Saint Quentin doivent immédiatement retirer cette annonce et présenter des excuses au monde enseignant et aux parents d’élèves pour l’affront qu’elle représente.
Nos enfants sont une priorité pour le pays. Le recrutement massif et la formation de professeurs sont des mesures prioritaires à mettre en place. Seule la mobilisation de tous permettra de faire aboutir ces revendications !