Roger est né en 1925, en 1936 il a 11 ans. Depuis 1935, il joue dans une chorale que l’on appelle : Les pupilles de la fraternelle coopérative ouvrière.
Cette année est marquée par la grève générale. La chorale participe dans les usines en grève a des actions de soutien aux grévistes : chansons et diverses petites scènes de théâtre. Roger se souvient de la joie des ouvriers après la victoire et les droits obtenus : les congés payés, les 40 heures, l’augmentation de salaires … leurs sorties de l’usine drapeau rouge en tête, au son de l’internationale. Quelle joie pour lui qui chantait avec eux, aux cotés de son père et son grand père qui travaillaient tous deux dans cette usine.
En 1937, triste souvenir, la guerre civile en Espagne, mais premier contact avec le militantisme international. Soutien de la CGTU et du PCF aux Républicains espagnols, avec Dolorés du Parti Communiste Espagnol : les brigades internationales, des milliers de volontaires.
Pour lui, merveilleux souvenir de 1937 : la fête de l’huma à Garches en région parisienne, où avec sa chorale, ils ont représenté Saint-Quentin en interprétant le drapeau rouge sur la scène centrale, quelle joie pour lui, devant cette foule. Quelle joie aussi quand sur cette même scène, ont pris la parole Marcel Cachin directeur de l’huma et Jacques Duclos, 1er secrétaire National de son Parti, le PCF.
Autre souvenir en 1937 : les discours de Maurice Thorez et de Ernest Helnan , secrétaire du Parti Communiste allemand , contre la guerre qui menace le monde. Ensemble ils dénoncent le patronat et la grande bourgeoisie qui se tournent délibérément vers Hitler par peur de la classe ouvrière française. Pour eux à cette période : mieux vaut Hitler que le front populaire.
En 1940 : La guerre ! Roger a 15 ans, c’est l’occupation de notre pays.
Le 1er mai 1942 il est dénoncé à la milice, il est prévenu de leur venue imminente à la maison. Il quitte Saint Quentin avec un ami. Et là commence la galère pendant deux ans. De ville en ville, de petit boulot en petit boulot, il galère, il connaît la faim et la misère. Jusqu’au beau jour de la libération où enfin il peut rentrer chez lui.
A la fin de 1944, il adhère au PCF et dans la première usine où il travaille, il adhère à la CGT. Commence alors tout une vie de militant, particulièrement dans son quartier à la cellule Jacques Duclos. Sa première responsabilité : diffuseur de l’Humanité, à l’époque organe central du PCF, et ce, chaque dimanche. On ne compte plus ses collages d’affiches et distributions de tracts. Le combat continue, membre du comité de section, il visite toutes les cellules pour aider à leur développement.
Il est élu ensuite au comité fédéral. Il participe à la campagne des élections pour les députés par des visites et des prises de parole dans les villages pour le vote communiste. Inlassablement il milite pour notre combat contre la guerre au Vietnam et pour la libération d’Henri Martin, mais aussi pour la paix en Algérie et la libération de Jacques Duclos.En 1950, il est embauché à l’hôpital de Saint Quentin pour y travailler jusqu’à sa retraite en 1980. Là commence la lutte syndicale, il n’existe pas encore de syndicat CGT, seul FO est présent.
Il prend sa carte au syndicat CGT des communaux de Saint Quentin. A cette époque hospitaliers et communaux font parti de la fédération des services publics et de santé.
Il se fixe comme tâche de mettre en place la CGT dans l’établissement. Une année et demi après, avec quelques camarades c’est chose faîte. Il se présente aux élections des commissions et est largement élu.
Au congrès fédéral CGT à Paris Versailles il est élu à la CE.
C’est a ce congrès qu’il fait la connaissance du directeur de l’hôpital de Chauny, le camarade Defenin, membre du PCF et responsable des cadres CGT. Ce camarade a été nommé préfet à la libération. C’est ensemble qu’ils mettent en place plusieurs syndicats dans le département.
En 1968, plusieurs établissements sont en grève. Avec les salariés il ne lâchera rien.
Conseiller municipal à Saint-Quentin, là aussi, il sera infatigable.
Au nom de tous les camarades de Saint-Quentin, nous souhaitions exprimer à nouveau à quel point nous sommes fiers d’avoir compté parmi nous Roger Marié. Nous nous engageons à continuer le combat, notre drapeau en tête, avec comme lui, le point levé, avec comme lui, la faucille et le marteau comme symboles de nos luttes et de nos idéaux.
Pour tout ce que tu nous as laissé, merci Roger !