Cet article sera publié dans le prochain numéro de l’Eveil qui sortira d’ici quelques temps.
Le 31 décembre 2023, Pôle Emploi a changé de nom. Mais pas seulement : désormais, tous les bénéficiaires du Revenu de Solidarité Active (RSA) ont obligation d’être inscrits à France Travail et de fournir 15 heures d’activités hebdomadaires, sous peine de voir leurs aides supprimées. La conséquence ? 1,2 millions d’inscriptions supplémentaires au 1er janvier 2025 et une surcharge de travail pour l’ensemble des conseillers de l’agence. Sandrine, salariée depuis 16 ans à France Travail, raconte : « Je devrais normalement avoir 170 demandeurs d’emploi dans mon portefeuille et là, j’en suis à 300 […] Donner des rendez-vous est compliqué : nos plannings sont complets pratiquement quatre semaines à l’avance. »1 Surchargée, elle doit en effet répondre en priorité aux nombreux mails et aux appels qu’elle reçoit, tout en contrôlant la réalisation des 15 heures hebdomadaires par les chômeurs. Quitte à perdre de vue la fonction première et essentielle de son métier : accompagner les personnes en recherche d’emploi.
Pas étonnant dans ces conditions que les agents de cet établissement public se soient mis en grève au niveau national le 1er avril 2025, revendiquant une hausse des salaires de 2%, des créations d’emplois sachant qu’au moins 1000 conseillers supplémentaires seraient nécessaires pour absorber ces flux, et de meilleures conditions de travail. Une grève très suivie, relayée par la suite au niveau local : la CGT de l’Aisne a ainsi appelé à une nouvelle mobilisation le 9 avril dernier à Saint-Quentin afin d’obtenir gain de cause.