Cet article est une retranscription complète de la déclaration à la presse faite le 2 juillet 2025 à 18H30 par Corinne Bécourt portant sur la Fête des Libertés des 5 et 6 juillet prochain. Nous vous en souhaitons une bonne lecture !
Mesdames, Messieurs journalistes,
Au nom de la section du Parti communiste français, je vous souhaite la bienvenue.
J’ai une pensée immédiate pour vos confrères et consœurs de l’audiovisuel public actuellement mobilisés. Une étape supplémentaire dans la négation du service public mais aussi de la liberté du journalisme, de l’épanouissement culturel par les médias anciens ou nouveaux et en cours. A cette heure, nous n’avons pas analysé les manœuvres parlementaires. Mais le soutien à cette liberté, dans le secteur public, et donc aussi dans le secteur privé, est une de nos préoccupations majeures face à la politique européenne et mondiale de mise au pas de l’information.
Notre fête annuelle s’appelle « Fête des libertés ». Chaque année, nous vérifions qu’il ne s’agit pas d’une appellation rituelle mais d’une exigence pressante.
Un mot tout d’abord sur la situation sanitaire et la contamination de la bactérie e-coli à Saint-Quentin. Vous trouverez dans notre communiqué notre position, l’expression de nos inquiétudes et de nos condoléances à la famille de la petite Elise.
Dans ce monde d’inquiétudes, de pressions constantes, de plus en plus fortes sur les conditions de vie de la grande majorité de la population, de peurs et de menaces affirmées et entretenues par la finance internationale, l’oligarchie capitaliste mondialisée – je pense bien sûr à la guerre – tenir une fête populaire, y participer, constitue déjà un acte de résistance.
Je peux vous assurer que cette fête sera un succès. Vous disposez du programme des deux jours avec les activités conviviales, culturelles, festives, les échanges prévus avec plusieurs associations, et le programme politique. Soixante-quatorze camarades et amis s’activent depuis le début de la semaine, au Stade Plein Air, à Saint-Quentin, à Gauchy et autour pour la préparation.
Au centre de notre expression politique cette année s’impose la question de la paix, de l’opposition à la montée des périls dans le monde, à la guerre impérialiste, à la guerre comme solution à la crise du capitalisme mondialisé. Nous vous confirmons la présence de nos camarades du Parti communiste de Belgique qui exprimeront, comme nous la lutte contre l’Union européenne, organe de coordination, contre l’OTAN, contre la soumission des peuples, contre la militarisation de toute la vie, contre la redistribution à l’envers, celle des travailleurs et des pauvres vers les plus riches.
En France, à Saint-Quentin, nous ne sommes pas impuissants comme on voudrait nous le faire croire. Nous ne sommes pas dupes de toutes les diversions et tromperies. Pas dupes des diversions politiciennes, avec les maintenant cinquante prétendants au concours de miss ou mister qui ne changeront rien en 2027 dans la succession de Macron. Pas dupes de la propagande sur les soi-disant sacrifices qui seraient nécessaires pour ce système. Pas dupes de la propagande qui renvoie les conquêtes sociales vers le passé et cultive les divisions entre travailleurs.
Communistes dans le Saint-Quentinois, comme ailleurs, c’est notre raison d’être de résister, de nourrir les luttes, de développer des perspectives à partir d’elles.
Il y a deux ans, amis journalistes et amis de la sous-préfecture – je ne vous confonds pas – vous comptiez 8000 manifestants contre la casse des retraites quand nous n’en avions estimé le nombre, par erreur, à seulement 6000.
C’est une force considérable. Elle ne s’est pas éteinte dans les manœuvres politiciennes, les tactiques complices du pouvoir qui se prolongent de façon lamentable avec François Bayrou et au Parlement. Que le grand patronat ne soit pas d’accord avec l’intérêt des salariés, ce n’est pas étonnant ! Et il n’y a rien à attendre de sauveurs se ressemblant tous. Mais tout à attendre de la lutte des classes.
Cette force considérable existe toujours, exprime et construit toujours sa colère. Chez Nestlé contre les délocalisations boursières à Itancourt, dans le secteur du sucre contre le « Mercosur », dans les hôpitaux, dans les écoles devant les coupes budgétaires, dans les immeubles et les quartiers contre les pannes d’ascenseur ou les restrictions du ramassage des ordures.
Dans le débat de dimanche, ces acteurs réels de la vie politique réelle auront la parole. A côté de moi, sont présents mes camarades Aurélien Jan et Gauthier Ducos qui, l’un comme l’autre, peuvent répondre à vos questions plus locales. Et aux autres.
Tout est lié.
La semaine dernière, Mme Borne, ministre de l’Éducation est passée à Saint-Quentin. On ne sait pas bien pourquoi avoir choisi notre ville pour dégrader encore l’allocation des moyens suivant sa carte scolaire puisque, de sa voiture blindée, elle a refusé de discuter avec les parents et personnels qui l’attendaient.
La ministre de la Santé annonce 1,7 milliard d’euros de saisie sur les dépenses de santé en 2026. François Bayrou oscille entre 40 et 80 milliards en global pour le budget que lui, ou un autre, appliquera l’année prochaine.
Il n’y a rien à accepter au nom de cette dette publique qu’ils ont creusé, encore plus depuis le Covid, pour gaver la finance et les rapaces du capitalisme pharmaceutique ou militaire.
Il n’y a pas à accepter que les pensions et allocations, que les salaires ne soient même pas indexés sur l’inflation qui risque d’exploser.
Ils parlent en milliards. Les milliards, nous savons où ils sont.
A la fin de l’année, nous célébrerons les 80 ans de la sécurité sociale, acquis majeur que la France doit notoirement aux communistes. Nous ne les célébrerons pas pour le plaisir de déposer une gerbe, mais pour en défendre le moteur social, solidaire et économique.
De 37 milliards à 63 milliards, bientôt 91 milliards par an pour l’armement, suivant les recommandations de l’OTAN ? 28 milliards pris au peuple de France pour entretenir la tuerie en Ukraine, mettre de l’huile sur le feu, permettre aux millionnaires et milliardaires de Kiev de s’enrichir ?
Nous plaçons notre Fête sur le thème de la paix. Vraiment, tout est lié. Nous rejetons le chantage pervers des patrons et des politiciens qui prétendent sauver l’emploi par la militarisation, alors qu’eux-mêmes ont privatisé et liquidé les industries de défense nationales.
Et voilà même que la région Hauts-de-France, sous la présidence de Xavier Bertrand, veut rajouter 250 millions pour la guerre, alors que la privatisation des TER pèse sur notre quotidien, pour ne citer que cela.
Notre Fête sera l’occasion d’échanger, de porter nos propositions de rupture avec tous ces complices.
Elle sera un moment fort, aussi, localement, pour affirmer, dans ce cadre global, notre solidarité avec le peuple palestinien confronté à un massacre de masse commis par la pointe la plus extrémiste de l’impérialisme, les criminels qui dirigent l’Etat d’Israël.
Nous avons été de tous les rassemblements à Saint-Quentin contre ces crimes. Nous portons l’idée fondamentale que ce qui se passe là-bas concerne tous ceux qui vivent en France. Pas seulement pour un impératif humanitaire, devant un massacre, devant la violation banalisée du crime de guerre, de la guerre soi-disant préventive qu’elle vienne de Netanyahou, de Biden, de Trump, des gouvernements allemands ou de l’UE. Toutes les composantes de la population de France sont concernées. Pas de place aux larmes de dernière minute et à l’hypocrisie des complices des bourreaux : il nous faut des actions concrètes comme l’envoi de cargos de ravitaillement à Gaza escortés par la Marine nationale !
Je vous l’ai dit d’entrée, et je suis loin d’avoir fait le tour de toutes les questions. J’en laisse pour tous nos échanges avec vous, avec les visiteurs de la Fête des libertés. Notre Fête sera un remède à la morosité, un appel – des appels – à la paix, à la résistance.
Ce sont nos préoccupations fondamentales, à nous communistes, dans la visée de rassembler ceux qui ont le plus intérêt au changement, à la riposte.
Ce n’est pas anecdotique mais ce n’est pas central. Je fais exprès d’en toucher seulement un mot. Devant la gravité de la situation, avec notre détermination à porter nos positions, à coordonner nos positions nationales et nos engagements locaux dans les entreprises, pour le logement, pour les services publics, les communistes de Saint-Quentin ont décidé de lancer une liste pour les municipales ouverte aux acteurs de la vie sociale, fermée aux impasses politiciennes nationales reflétées localement.
En tout cas, vous êtes bienvenus à notre Fête. Prenez des photos ! Et laissez-nous guider votre curiosité !
Merci de votre attention.
