En cette belle et chaude matinée du 13 juin, alors que les élèves de lycée s’échaudaient sur l’épreuve anticipée du baccalauréat de français, Elisabeth Borne, ministre de l’Éducation nationale actuelle à la légitimité plus que douteuse, a décidé de faire l’honneur de rendre visite à une école primaire de notre magnifique ville de Saint-Quentin.
C’est l’école Paul-Bert qui en fut la cible, située dans le quartier populaire Europe. L’objectif affiché était de soutenir la convention signée le 8 avril dernier avec l’Association des Maires de France afin d’améliorer – soi-disant – la qualité du service public de l’éducation. Attendue pour 10H, elle était censée observer une séance de calcul mental avec une classe de CP, avant de participer à une table ronde sur « les enjeux de la construction de la carte scolaire ».
Mais de toute évidence, Mme Borne était ce matin-là peu prompt à la discussion, ni même à la lecture. En effet, nos camarades de la section locale du PCF accompagnés de quelques syndicats tels que la CGT et le SNES-FSU, souhaitaient pouvoir la rencontrer afin de discuter avec elle de la situation de l’éducation actuelle. Pour l’occasion, ils avaient rédigé une lettre ouverte rappelant la forte dégradation du service public, critiquant le détournement de l’argent public au profit de la guerre plutôt que du recrutement de personnels, dénonçant les innombrables réformes inutiles lancées à l’encontre de notre système éducatif et la dérive sécuritaire qui les accompagne. Vous pourrez retrouver cette lettre en intégralité à la fin de cet article.
Visiblement cette missive n’était pas au goût de notre ministre : nos camarades ont seulement eu le droit à un périmètre de sécurité renforcé. Néanmoins, cet évènement fut l’occasion de très bons échanges avec les parents d’élèves mobilisés pour une question de manque de remplacements et d’une classe sans enseignants depuis de nombreuses semaines durant cette année scolaire. Eux non plus n’ont d’ailleurs pas eu le droit de rentrer pour faire part de cette problématique et aucune annonce concrète ne leur a été présenté. Une mère d’élève témoigne auprès de l’Aisne Nouvelle : « Je voulais lui demander des remplaçants. Ma fille est ici, en petite section. C’est sa première année et elle risque d’avoir du retard dans l’apprentissage. Entre décembre et maintenant, elle a eu vingt jours d’école. La maîtresse n’est pas remplacée ».
Malgré tout, la lettre ouverte a pu être remise à tous ces parents d’élèves, à Mme Macarez, maire de Saint-Quentin, mais également aux représentants du rectorat et de la direction académique qui se sont engagés à la transmettre à la ministre. Ils ont même fait une promesse à notre secrétaire Corinne Bécourt, qui avait demandé une entrevue avec Mme Borne qui lui a été refusée : « On m’a dit que le DASEN allait m’appeler ». Affaire à suivre donc…
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