CPF-Nestlé Itancourt : un combat titanesque qu’il ne faut pas abandonner !

Hier soir, au moment de publier cet article, la question se posait : les salariés de l’usine  de CPF-Nestlé Itancourt allaient-ils poursuivre la grève aujourd’hui ? La question n’était en réalité que rhétorique : voilà plusieurs mois que, avec le soutien de la CGT entre autres syndicats, ils ne lâchent rien, il était évident que les manifestations se poursuivraient aujourd’hui. Mais contre quoi se battent-ils réellement ?

16 janvier 2020 : le groupe Nestlé annonce la fermeture de l’un de ses deux sites, celui de Maggi, situé à Itancourt, au profit d’une délocalisation en Europe de l’Est car soi-disant la production du site s’est réduite de 33%, les Européens préférant des produits frais aux cubes de bouillon (vous pourrez retrouver le communiqué de la Section de Saint-Quentin ici). 158 emplois étaient alors menacés, et les salariés ont aussitôt mené une bataille de longue haleine pour obtenir un plan de sauvegarde de l’emploi finalement signé entre la direction de Nestlé France et les syndicats le 30 avril 2020. Ils obtinrent ainsi le reclassement de quelques 50 salariés dans un rayon de 50 kilomètres autour d’Itancourt, dont une partie chez Cereal Partners France (CPF). Néanmoins, dans la réalité, certains ne furent pas réembauchés, faisant de cet épisode l’un des plus dramatiques pour l’emploi dans le département de l’Aisne depuis des années.

Et pourtant, en 2025, Nestlé réitère. Son second site présent à Itancourt, CPF – fabriquant des céréales – que l’entreprise gère avec General Mills, se voit à son tour menacé de fermeture pour des raisons identiques de baisse des ventes, 232 emplois supplémentaires risquant de disparaître. Nestlé ne voulant pas de nouveau supporter les conséquences salariales d’une nouvelle fermeture brutale, a alors cherché un repreneur, qu’ils ont trouvé en la personne du groupe industriel allemand Ecco, comme cela fut annoncé aux salariés le 12 août dernier.

 Mais les employés de l’usine ne sont pas au bout de leur peine, et pour s’en rendre compte il suffit de chercher quelques informations sur ce fameux groupe. Ce repreneur n’a en effet rien de classique puisqu’il s’agit en réalité d’une société financière fondée en janvier 2025 et spécialisée dans les scissions d’entreprises, se contentant d’accompagner ces dernières dans leurs transformations. En actant le rachat de l’usine, elle a l’intention de produire 35 000 tonnes de céréales d’ici à 2028. Or, les syndicats, et en premier chef la CGT, estime qu’Itancourt ne peut produire que 15 000 tonnes. Aussi, si Ecco a assuré que, pour le moment, il y aura un « transfert automatique – aux conditions existantes – de l’ensemble des éléments des contrats de travail (ancienneté, qualification, rémunération) et des accords collectifs en vigueur », qu’en sera-t-il dans quinze mois et que le groupe ne trouvera pas l’usine assez rentable ?

Les syndicats ont vite trouvé la réponse : il pourrait y avoir un plan de licenciement et une modification des avantages collectifs des salariés. C’est pourquoi une lutte commencée il y a déjà quelques mois s’est une fois de plus engagée contre Nestlé. Un combat qu’il est de notre devoir, à la Section du Parti communiste de Saint-Quentin, de soutenir et qui a fait ses preuves aujourd’hui même avec un début d’accord avec la direction ce 18 septembre et qui devrait être retravaillé la semaine prochaine !

 

Sources : Agro : Nestlé a trouvé un repreneur pour son usine de céréales d’Itancourt, L’usine Nouvelle, 27 août 2025 : https://www.usinenouvelle.com/article/agro-nestle-a-trouve-un-repreneur-pour-son-usine-de-cereales-d-itancourt.N2236646

Nestlé dans l’Aisne : l’usine Maggi d’Itancourt, c’est fini, France 3 Hauts-de-France, 30 juin 2020 : https://france3-regions.franceinfo.fr/hauts-de-france/aisne/nestle-aisne-usine-maggi-itancourt-c-est-fini-1844094.html   

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