La force de la contestation du monde de l’éducation contraint le système à pousser l’intox dans les médias.
Vallaud-Belkacem et Valls entretiennent la confusion dans l’opinion. Non, ce qu’ils appellent « autonomie », ce n’est plus de liberté pédagogique, mais la remise en cause du cadre national, de l’égalité, la mise sous tutelle de « directeurs-managers », sous pression de l’argent. Non, ce qu’ils appellent « interdisciplinarité », ce n’est pas aider le travail en équipe des enseignants, mais l’appauvrissement des enseignements fondamentaux, la quasi-suppression de certaines options historiques, au profit d’heures de cours dévaluées, sur des sujets fumeux, idéologiques, avec un personnel précarisé.
Mais dans l’enfumage, la droite n’est pas en reste ! Au contraire, elle joue parfaitement son rôle de contrepoint réactionnaire pour mieux aider le gouvernement à cacher les menaces principales. En réalité, les décrets « Vallaud-Belkacem » (PS) contre le collège suivent exactement la même logique que la loi Chatel (UMP) de 2010 contre le lycée : « autonomisation », réduction des enseignements, au nom de l’institution « d’enseignements d’exploration », attaque contre les programme d’histoire ou d’économie etc. Sarkozy et ses amis sont bien les plus mal placés pour déclamer leur amour du latin ou de la littérature de 17ème siècle.
Enfin, récupérateur attrape-tout, le FN de Marine-Philippot est prêt à reprendre et déformer certaines revendications enseignantes pour mieux cacher son programme de casse du collège unique et de l’enseignement général pour tous. Droite et « gauche » font aussi subir la même pénurie de moyens à l’école, qui est le contexte aggravant de toutes leurs « réformes ».
La force de la grève commence à lever cet enfumage dans l’opinion publique. Vallaud-Belkacem et Valls jouent le fait accompli, méprisant les enseignants. Ils ne seraient pas les premiers à reculer, après Devaquet ou Villepin !
Lien vers notre tract de 2010 contre la « réforme » Chatel de 2010 contre le lycée