Nos 11 amendements votés démocratiquement en congrès de section ayant tous, sauf un, été rejetés et non soumis au vote lors de la conférence départementale sous le prétexte « trop longs », nous les publions sur le site afin que l’ensemble des communistes de l’Aisne puisse en avoir connaissance.
Amendement n°3 : Pour la conquête des monopoles publics dans tous les secteurs clés de l’économie
-Insertion dans le texte : Page 12, de la ligne 7 à la ligne 20, suppression pour remplacement.
-Résumé de l’amendement : La base commune est bien trop vague pour une question si importante et porteuse de nombreuses idées réformistes. Aucune position claire sur ce que doit être le service public, aucune clarté sur le rôle de l’UE dans leur casse. Il faut aussi combattre l’idée des nouveaux critères de gestion qui reviennent à faire penser qu’on peut mieux gérer les entreprises dans le capitalisme. La partie laisse même planer l’idée de la mise en place de services publics européens (idée issue de la droite, de la social-démocratie pro UE et des directives de UE DSP, délégation de services publics). Il faut remplacer cela par nos propositions sur la question. Affirmer le rôle décisif de l’UE dans la casse des services publics, refuser que les services publics servent les intérêts économiques. Au contraire ils doivent permettre la réponse aux besoins des travailleurs. L’important est de mettre en avant le mot d’ordre du monopole public dans tous les secteurs clés.
Contre le processus de privatisation/marchandisation à l’échelle européenne, la lutte à l’échelle nationale pour défendre et développer les services publics
La question de la défense des services publics est décisive pour construire l’alternative tout de suite. Ils tiennent, en effet, une place structurante dans l’organisation et l’économie du pays. Ils constituent une référence sociale pour l’ensemble des salariés. La capacité de mobilisation et d’entraînement des salariés du secteur public est un atout déterminant pour l’ensemble du mouvement social. Le démantèlement, l’établissement des critères du privé, la privatisation de tous les services publics, sont l’un des axes de la politique des gouvernements successifs. Cela va de pair avec la mise en concurrence et la marchandisation de bon nombre d’activités. Toutes les grandes conquêtes sociales (Sécurité Sociale, Nationalisations etc.) ont été obtenues de haute lutte par les travailleurs sur le plan national. Réaffirmons que le niveau où le rapport de force est le plus favorable aux travailleurs reste le niveau national.
Agir efficacement dans les luttes
La lutte des cheminots est appelée à se poursuivre sans doute sous d’autres formes. Elle reste un point d’appui pour la résistance de tous les salariés du secteur public et des usagers. Surtout, elle reste porteuse de très larges convergences : service public, statuts du travail, retraites. Le PCF, après le refus de s’opposer frontalement à la réforme ferroviaire de 2014 (abstention du député A. Chassaigne à l’Assemblée Nationale, lors du vote de l’article 1 de la « réforme ferroviaire » portant la dissolution de la SNCF), sans revenir à la collaboration de Gayssot dans le gouvernement de « gauche plurielle », est inapte à construire ces convergences, malgré l’élan de solidarité des communistes vers les grévistes. Aucune initiative nationale n’était envisageable en dehors d’une unité – impossible – de la gauche (dont un bon nombre ont soutenu la « réforme ferroviaire » de 2014).
La direction refuse également de remettre en cause le cadre européen, malgré l’opposition de classe massive à l’UE et, là, sur un sujet économique et social fondamental ! Du coup, elle s’est limitée à évoquer des « dérogations » possibles, notamment dans les régions ou dans le secteur de l’énergie (barrages hydrauliques), aux directives de mise en concurrence. Pire, elle a sorti une pétition aussi fausse qu’inefficace pour « faire pression sur la BCE pour une réorientation de sa politique Quantitative Easing en vue de la création d’un fond européen pour les services publics, notamment le ferroviaire. Demander au bourreau (la BCE/l’UE) de venir en aide à sa victime (le service public ferroviaire/les services publics) ?
Alors qu’une campagne de lutte, pétition en support, pour le maintien du monopole public SNCF sur les trains de voyageurs, le retour au monopole public du fret, la réunification dans un seul établissement public de la SNCF, contre la transformation en société anonyme et pour la défense du statut et des conditions sociales des cheminots portée par le PCF et non seulement par des organisations de base du Parti, aurait été mobilisatrice, efficace et conséquente pour la construction de convergence des luttes. Quelle aurait été l’issue de la lutte des cheminots si le journal L’Humanité avait titré pendant trois mois « Non à l’ouverture à la concurrence, Oui au monopole public SNCF ! »
Agir dans les luttes pour des ruptures immédiates
Les points de convergences avec les usagers et l’ensemble des citoyens sont très importants. La question des services publics et des entreprises nationales est essentielle parce qu’ils constituent un point de résistance fondamental au marché capitaliste, une première étape dans l’appropriation publique des moyens de production, le socle d’un développement de l’économie basé sur la réponse aux besoins des travailleurs. Nos camarades, à l’image de Marcel Paul, ministre communiste à la Libération, auteur de la nationalisation de l’électricité et du gaz, ont joué un rôle déterminant dans leur conquête.
Notre efficacité dans cette lutte suppose que le congrès adopte, sans ambiguïté, les positions de rupture suivantes :
-Affirmer que le niveau où le rapport de force est le plus favorable aux travailleurs reste le niveau national.
-Refus de l’application en France des directives et règlements européens de mise en concurrence des activités de service public.
-Revendication de la défense, de la reconquête et de l’extension des monopoles publics dans tous les secteurs clés de l’économie notamment gagné en 1937 et 1994 : SNCF, EDF, GDF, LA POSTE, France Télécom etc…
-La bataille pour la sauvegarde et le développement des services publics doit aussi être dirigée, tout de suite, vers les collectivités locales, régions, communautés d’agglomération, municipalités.
-Revendication de la (re)municipalisation ou la création de régie (gérant directement l’exécution) par exemple pour assurer un service public de distribution de l’eau ou des transports urbains.