
Le 30 novembre 2021, un certain nombre de partenaires ont signé la convention pluriannuelle des projets de renouvellement urbain, parmi lesquels l’Etat, l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine (ANRU), la ville de Saint-Quentin et la Communauté d’Agglomération, la Région Hauts-de-France, les sociétés Clésence et Partenord Habitat, Action Logement et la Banque des Territoires. Ce faisant, les signataires avaient décidé de la démolition de 341 logements, dont une grande partie sur le quartier Europe faisant l’objet d’une restructuration (plantation d’arbres, rénovation de l’éclairage public, création de places de parking, etc.), et une réhabilitation de 948 autres.
Sauf que ce Nouveau Projet de Renouvellement Urbain comporte un problème de taille : si Partenord s’est engagé à en reconstruire autant qu’il en détruit, ce n’est pas le cas de Clésence qui renouvèlera son parc à hauteur de seulement 50%. Ainsi, seuls 171 logements seront reconstitués, créant ainsi un déficit sur un territoire qui en manque déjà.
Ce mardi 4 novembre, c’est donc avec émotion que les habitants du quartier Europe ont vu les pelleteuses s’affairer contre l’immeuble Marconi composé de 111 appartements répartis sur 12 étages. Nombreux sont ceux qui disent qu’ils ont les « boules ». Parmi eux, Corinne Bécourt, tête de liste aux élections municipales présentée par le Parti communiste français, qui a habité cette tour et le quartier de 1985 à 1998, et qui est donc venue assister à la démolition de cet immeuble qu’elle a tant affectionné.
Et tout ça pour quoi ? Selon Thomas Codron, directeur territorial de Partenord cité par l’Aisne Nouvelle, « Cette résidence aujourd’hui ne correspond plus aux attentes des habitants ni aux exigences de confort, de performance énergétique et de qualité urbaine ». Mais en réalité, il ne s’agit là que d’un prétexte, puisque s’il disait vrai, d’autres barres d’immeuble tout aussi insalubres auraient été détruites à leur tour.
La vérité est donc bien différente, et il faut la chercher du côté de Mme Macarez, maire de Saint-Quentin, qui a inauguré cette destruction en grande pompe : le véritable objectif est en effet de faire en sorte « qu’on soit moins serré les uns contre les autres ». Bref, de faire beau. Or, n’y a-t-il pas d’autres urgences que l’esthétisme de la ville ? A l’heure où de très nombreuses familles saint-quentinoises attendent d’avoir un logement décent, il est choquant de constater que des appartements F2 ou F4 qui auraient justement pu leur profiter soient détruits. Ils auraient certes mérité une réhabilitation, mais après tout, cela ne coûte guère plus cher, madame le maire.





