La mauvaise gestion du logement social par Habitat Saint-Quentinois

12648La CNL(confédération nationale du logement) avait pointé, il y a quelques temps, les problèmes de gestion et les incohérences d’Habitat Saint-Quentinois. Les faits se précisent : achats de friches inutiles et très couteuses, logements sociaux vendus au privé à bas prix, locations à titre gratuit pour quelques « privilégiés »,…

Il faut rappeler que la mairie UMP de Xavier Bertrand, à Saint Quentin à élu une majorité du conseil d’administration d’Habitat Saint-Quentinois :

Gilles GILLET
Colette BLERIOT
Freddy GRZEZICZAK
Denise LEFEBVRE
Sylvie ROBERT
Vincent SAVELLI

 

Article du Courrier Picard du 12/06/2015 :

SAINT-QUENTIN : C’est déjà la braderie chez Habitat Saint- Quentinois

Le « Courrier picard » s’est procuré deux comptes rendus du comité d’entreprise de l’office où la gestion financière et le droit d’alerte sont passés au crible.

Assainir les finances d’Habitat Saint-Quentinois, voilà le défi auquel est confronté le tout jeune directeur général, Aurélien Socha. Le Courrier picard s’est procuré les deux derniers comptes rendus du comité d’entreprise (CE) de l’office HLM qui, rappelons-le, gère la bagatelle de 5 200 logements sociaux répartis sur toute la ville. C’est le plus important bailleur social de la cité. Et la question de la gestion des deniers de l’office est dans tous les esprits des administrateurs ou des représentants du personnel depuis le droit d’alerte, lancé en octobre 2014, par le comité d’entreprise et confirmé à l’unanimité lors d’une réunion préparatoire du CE, en date du 26 mars 2015.
Depuis quelques mois, Habitat Saint-Quentinois fait l’objet d’un audit de la part du cabinet parisien d’expert-comptable, Janvier et Associés. Une épreuve de transparence très instructive. Car ce droit d’alerte survient à cause de l’acquisition des friches, industrielles ou agricoles, par l’office.
Les impôts fonciers pèsent lourd dans le budget annuel. Des acquisitions « malheureuses sinon désastreuses », est-il écrit dans le compte rendu du CE d’Habitat Saint-Quentinois. Cet état de fait n’est pas du ressort de l’actuel directeur général, simple héritier d’une gestion qui pose question aujourd’hui.
Comment, par exemple, expliquer que les locataires de la maison, sise 1 rue Richard-Lenoir au quartier Remicourt, très belle propriété, n’ont versé aucun loyer de 2010 à 2014 car la maison avait été « mise à disposition gracieuse par l’un des anciens directeurs généraux de l’OPH en 2010 » ? Le secrétaire du CE, Jacques Parbeau, s’en est ému : « Quid de ce que diraient des locataires à qui l’on demande de régler des loyers en retard s’ils avaient connaissance de ce fait ? », est-il rapporté par le comité d’entreprise.
Une information qui intéressera certainement le procureur de la République, Damien Savarzeix. Car le cabinet d’expertise a mis en garde. « Cela pourrait éventuellement relever des infractions d’abus de bien social et d’abus de confiance ». Seule une enquête judiciaire pourrait le démontrer. C’est l’ancien directeur de l’époque, Robert Renard, qui est visé. Il a été nommé en avril 2011 directeur général des services de la Ville après sa fonction de directeur à Habitat Saint-Quentinois. Au cours du CE du 28 avril 2015, soit un mois après le précédent CE, Aurélien Socha (actuel directeur) affirme que cette maison de la rue Lenoir a été vendue, roulement de tambours, 242 000 €… alors qu’elle avait été acquise 504 000 €. « Soit une perte sèche de 262 000 €, sans compter le foncier à la charge de l’OPH ».
Voilà donc à quoi en est réduit Habitat Saint-Quentinois : brader ses biens. D’autant plus que sous la tutelle de la Caisse de garantie du logement locatif social (CGLLS), l’organisme d’État qui vient en aide aux bailleurs sociaux en difficulté, Habitat Saint-Quentinois a des comptes à rendre. Et le secrétaire du CE d’insister : « Il souhaite qu’au prochain conseil d’administration (ce mois-ci) le compte de résultat de l’année 2014 n’apparaisse pas miraculeusement en équilibre alors que chacun sait que la CGLLS n’a pas versé 1,5 million d’euros en 2014 et ne versera pas également les 500 000 € prévus en 2015. »
Mais tout n’est pas si noir. Aurélien Socha a plaidé la cause de l’office devant le Conseil d’État suite à des pénalités reçues pour cause de non-paiement de la taxe foncière sur les propriétés bâties en 2013 (réglée le 31 décembre 2013). Celle-ci devait être de 432 000 €, elle a été réduite à 20 000 €. C’est toujours ça de gagné.
Le directeur général, Aurélien Socha, n’a pas répondu à nos sollicitations

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