Journée nationale de la Résistance – Déclaration du PCF de Saint-Quentin (par Olivier TOURNAY)

Dans le cadre de la journée nationale de la Résistance du mercredi 27 mai 2015, un hommage à l’initiative de l’ARAC, auquel s’est joint joint le PCF, a été rendu , rue de Baudreuil devant le monument de la Résistance à Saint-Quentin, en présence notamment d’anciens combattants, de militants de la CGT. Voici la déclaration du PCF par Olivier Tournay.

Mesdames, Messieurs,

Chers amis, chers camarades.

Le 27 mai est la Journée nationale de la Résistance. Instaurée par l’Assemblée Nationale, elle se tient pour la 1ère fois en 2014.

Cette date fait référence au 27 mai 1943 qui fut la 1ère réunion du Conseil National de la Résistance, dont un des buts était de coordonner l’action de la Résistance, qui à cette période n’était pas encore organisée.

Cette journée du 27 mai devrait être avant tout le symbole de l’union. Car la Résistance, c’est un axe essentiel de la libération de la France et de la victoire contre le nazisme, victoire dont nous célébrons cette année le 70ème anniversaire. Le Conseil national de la Résistance a également débouché en 1944 sur le programme d’action de la Résistance, appelé « Les jours heureux ». Ce programme a permis la mise en œuvre de réformes économiques, sociales, et politiques profondes, dont nous bénéficions encore actuellement, mais qui sont attaquées sans relâche par les gouvernements successifs.

Je ne ferai pas injure à la mémoire des Résistants en essayant de résumer juste en quelques phrases leur action, leur dévouement, leur abnégation, à quelque échelle que ce soit, et souvent en y perdant la vie. Nous sommes là pour dire que nous n’oublions pas et que nous perpétuons leur mémoire.

Deux ombres gâchent néanmoins cette journée nationale.

En premier lieu, à Saint-Quentin, le député maire Xavier Bertrand n’a pas daigné qu’une cérémonie officielle se tienne. C’est navrant et consternant de la part de quelqu’un se revendiquant qui plus est du Gaullisme. [Edit : un dépôt de gerbe s’est tenu ce matin en urgence et en catimini !]

En second lieu, c’est la tentative de réécriture, de falsification de notre Histoire qui se joue en ce moment. Aujourd’hui, quatre résistants[1], quatre héros, entrent au Panthéon à la demande du Président de la République. Or, sans nullement remettre en cause la qualité de ces personnages, force est de constater qu’il n’y a aucun ouvrier et aucun communiste parmi eux. Comment peut-on vouloir rendre hommage sincèrement à la Résistance en omettant sciemment le rôle décisif des communistes durant la 2de guerre mondiale. Le choix était pourtant vaste : Guy Môquet, Henri Rol-Tanguy, Cécile Painchault, Marie-Claude Vaillant-Couturier, Gabriel Péri, Missak Manouchian, Pierre Georges, dit le Colonel Fabien, et tant d’autres. Les communistes français ont combattu la venue du fascisme en Italie. Le PCF a dénoncé et combattu la politique de non-intervention durant la Guerre d’Espagne ainsi que l’odieuse capitulation de Munich. Il a milité pour une véritable alliance de la France et de la Grande-Bretagne avec l’Union soviétique, contre Hitler et Mussolini. Les communistes ont été partie prenante du Front Populaire pour faire barrage au fascisme. Les communistes étaient de tous les rouages de la Résistance au travers d’organisations comme le Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France, les Francs-Tireurs Partisans, l’Union des Femmes Françaises… Les communistes étaient bien présents dans le gouvernement d’union provisoire constitué en 1944, prenant une place une place déterminante pour de grandes questions (comme, le statut des fonctionnaires que l’on doit à Maurice Thorez ; la Sécurité sociale et la retraite, à Ambroise Croizat ; la création d’EDF-GDF, à Marcel Paul…). Enfin les communistes, de part leur engagement dans la Résistance ont payé un très lourd tribut avec plusieurs dizaines de milliers de morts au combats, d’exécutés, de fusillés. Le Parti Communiste Français est le parti des fusillés et ce nom n’est en rien usurpé.,

Aujourd’hui, nous n’avons pas la mémoire sélective et en ce 27 mai 2015, nous n’oublions pas le rôle du PCF et de la classe ouvrière : nous rendons hommage aux Résistants, à tous les Résistants !

[1] Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette et Jean Zay