Saint-Quentin : le PCF dévoile ses candidats pour les départementales
Au 22 rue de la Pomme rouge, il régnait une certaine effervescence, jeudi 27 novembre. Et pour cause, la section saint-quentinoise du Parti communiste français (PCF) a dévoilé ses candidats pour les élections départementales, anciennement cantonales.
La carte des cantons a en effet été redessinée et validée en décembre 2013. Ces changements s’accompagnent de beaucoup d’autres que les électeurs seront amenés à découvrir lors des échéances des 22 et 29 mars. On ne parlera plus de conseillers généraux, mais départementaux. Les électeurs seront également invités à voter à la fois pour un homme et une femme, et leurs suppléants.
«Aucune négociation possible avec les partis traditionnels»
Le PCF présente donc six candidats et six suppléants pour trois cantons: Saint-Quentin nord, Saint-Quentin sud et Saint-Quentin centre.
En début de séance, la secrétaire de section, Corinne Bécourt, candidate dans le canton Saint-Quentin centre, a rappelé que les listes ont été adoptées à une très large majorité. Tous les candidats, pouvant être maintenus au second tour, le seraient et qu’en aucun cas, «il n’y aurait de la part de nos représentants aucune négociation avec les partis traditionnels qui se prétendent à gauche». Autant dire que la section locale a vilipendé le politique du gouvernement.
«Au vu de la politique, menée par la majorité socialiste, le monde du travail a besoin d’avoir de véritables défenseurs, poursuivait Corinne Bécourt. Et le PCF ne doit pas entretenir la confusion sur une fausse gauche.»
Si certains candidats en lice pour les échéances de mars 2015 se sont déjà présentés à des élections, d’autres sont complètement novices. Et s’élanceront donc dans la bataille pour la première fois mais «ils connaissent bien le terrain pour y être».
Ces élections départementales doivent également servir à combattre l’abstention massive qui fait totalement le jeu «aux ultra-réactionnaires et au FN pour détourner la colère populaire vers le pire».
Le mot de la fin est revenu à un autre candidat: «Nous, notre finalité est de lutter et le combat dans tous les domaines critiques. Sans oublier d’être une force de proposition audible pour enrayer la poussée des partis extrémistes. C’est donc les yeux grands ouverts que nous partons en ordre de marche».
SAINT-QUENTIN Les communistes sont les premiers à se lancer dans la lutte départementale
Les communistes sont remontés. Et le font savoir. Lors de leur assemblée générale, ils ont voté pour désigner leurs candidats aux élections départementales des 22 et 29 mars.
Mais, en plus de leurs candidats, ils ont adopté leurs lignes directrices : « Il n’y aura, de la part de nos candidats, aucune négociation avec les partis traditionnels qui se prétendent à gauche », annonce la secrétaire, Corinne Bécourt, candidate dans le canton de Saint-Quentin centre. Donc le parti communiste part seul.
Autre choix : « Nous maintiendrons au deuxième tour les candidatures des camarades pouvant se maintenir. » Autrement dit, en cas de triangulaire au second tour, si un candidat communiste se maintient avec un socialiste, il n’y aura pas d’alliance.
« Nous, notre difficulté, c’est d’être audible »
Et Corinne Bécourt débite son discours anticapitaliste. « Mais ce sont des élections locales d’ampleur national. » Et le Saint-Quentinois ? « Nous sommes désormais engagés dans une bataille des idées, qui nous conduira aux élections de mars 2015, avec pour objectif de faire revenir la population de nos cantons au vote communiste. »
Le Front national est la hantise des communistes. En témoignent les affichages du local de la rue de la Pomme-rouge. Déjà, lors des élections cantonales de 2011, aucun candidat de gauche n’avait réussi à se maintenir dans les cantons saint-quentinois face à la droite et, nouveauté à l’époque, l’extrême droite. « Le Front national ne fera rien de plus que les partis traditionnels », commente Serge Casier, suppléant dans le canton de Saint-Quentin nord. S’ensuit un débat autour des votes du Front national. « Le nombre de voix n’augmente pas, analyse Olivier Tournay, conseiller municipal et candidat dans le canton de Saint-Quentin nord. Il bénéficie du fort taux d’abstention. » Selon ce dernier, la perte des voix des autres partis favorise l’essor du Front national.
Objectif assumé des communistes : « Il faut retrouver les électeurs qui ne vont plus voter, écœurés par le système UMP et PS », lance George Varenne, candidat suppléant du canton de Saint-Quentin centre. Il continue : « Nous, notre difficulté, c’est d’être audible. »
ALICE MEUNIER