11 novembre : Une commémoration paradoxale qui oublie ce qu’est la guerre

 

             « La guerre, c’est un massacre de gens qui ne se connaissent pas, au profit de gens qui se connaissent mais ne se massacrent pas ». Prononcée par le poète et écrivain français Paul Valéry dans l’entre-deux-guerres, jamais cette phrase n’a été autant d’actualité.

               En effet, alors que les commémorations du 11 novembre rappelant la fin de la première guerre mondiale battent leur plein, louant les sacrifices des soldats en faveur de la paix et de la liberté, nombreux sont ceux qui oublient de préciser que ce conflit aurait pu être évité : à aucun moment ces 9 millions de soldats tués n’auraient dû partir au front pour se faire déchiqueter par les obus ou les mitrailleuses, sous le regard bienveillant de leurs généraux venant de siffler l’ordre d’aller au casse-pipe.

               Ces commémorations devraient pourtant constituer davantage un rappel de ce qu’est la guerre, de ses violences, des déchirements qu’elle provoque, plutôt que de l’ériger comme seule possibilité de régler des différends entre pays. Ainsi, à l’heure où le conflit en Ukraine s’aggrave et où les pays européens s’engagent sur une pente menant forcément à un dangereux jeu de dominos, pendant que des centaines de milliers d’Ukrainiens, soldats comme civils, tombent les uns après les autres face aux drones russes, l’industrie de la défense, elle, se frotte les mains, n’ayant à l’esprit que ses intérêts et les 54 milliards versés par les pays européens pour financer le conflit. De la Palestine au Congo en passant par le Soudan, partout ces mêmes logiques impérialistes continuent de semer la mort.

               Pourtant elle aussi fervente défenseuse de la paix, de la liberté et de l’émancipation par les célébrations mémorielles, Corinne Becourt, tête de liste aux élections municipales de Saint-Quentin pour le Parti communiste français, est allée assister à ces commémorations avec certains de ses camarades pour rappeler ce principe fondamental qui nous différencie tant des autres partis : pas un sou, pas un homme, pas une arme pour la guerre. Il s’agit bien là de la seule maxime qu’il convient de suivre pour espérer faire gagner l’humanité.

               Rosa Luxemburg l’écrivait : « La guerre, peu importe son résultat, est la plus grande défaite pour le prolétariat ». Preuve en est la France, préférant investir ses milliards dans une guerre destructrice plutôt que de les redistribuer à d’autres secteurs autrement plus importants tels que l’éducation, la culture, ou encore la santé et la sécurité sociale. Un sujet de plus que la mairie de Saint-Quentin a omis de traiter lors de cette commémoration et qui, pourtant, y aurait eu toute sa place : car connaître son passé, c’est avant tout éviter de reproduire les mêmes erreurs à l’avenir.

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