Débat d’Orientation Budgétaire – conseil municipal du 25/02/2015 – intervention d’Olivier Tournay (PCF)

Conseil municipal du 20 février 2015

 

Intervention d’Olivier TOURNAY (PCF)

ConseilMunicipal

 

Débat d’Orientation Budgétaire

 

Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les Conseillers

 

Il nous est demandé de débattre des orientations de la ville. Pour qu’il y ait débat, encore faudrait-il que l’on nous donne les orientations et les projets pour l’année 2015.

Donc débattons à partir du peu que l’on nous soumet.

 

Depuis 2007, les taux de la ville n’augmentent pas, c’est un fait. Les impôts oui. C’est un autre fait !

L’augmentation prévue portera le total des impôts et taxes à 42,9 millions d’euros, soit en hausse par rapport au budget 2014 de 1.7%. Sachant que l’augmentation des bases votée par le Parlement lors de la loi de Finances 2015 est de 0.9%. La population n’augmente pas, les impôts oui. Dire le contraire est un mensonge, et ce mensonge, vous le répétez Monsieur le Maire, inlassablement.

 

Comme la part des contributions directes (les impôts directs) n’est pas détaillée dans les documents fournis, je noterai juste qu’elle se montait en 2001 à 20.8 millions d’euros, et qu’en 2013 elle était de 31,7 millions soit 52% de hausse en 2 mandats (avec pour être précis une augmentation de l’inflation de 23% sur la même période).

 

Sur le fond, la situation ne change pas, Saint-Quentin a un potentiel fiscal bien inférieur à celui des villes de la même importance, c’est à dire que concrètement nous sommes dans une ville pauvre, mais les saint-quentinois paient autant d’impôts que dans les autres villes de même strate d’une fait d’une assiette fiscale réduite : l’impôt est moins bien réparti, donc plus cher. Cela était d’ailleurs démontré par la Chambre Régionale des Comptes en 2011.

 

On peut également constater que l’endettement de la ville se stabilise, qu’il reste en dessous de la moyenne de la strate mais qu’il a tout de même connu une très forte augmentation depuis 2011.

Il faut bien entendu noter la baisse des dotations de l’Etat (-0.2%). Baisse constante depuis des années. Baisse qui ne vous a pas ému lorsque vous l’avez mise en place en tant que député de la majorité ou ministre.

Conséquence annexe, mais intimement liée aux baisses des dotations de l’Etat : le nouveau découpage de la politique de la ville, (dont le bilan est catastrophique depuis sa mise en place il y a 40 ans). Ce découpage annoncé par le gouvernement de Manuel Valls, fait qu’il n’y a plus que 700 communes, au lieu de 900, et 1 300 quartiers, au lieu de 2 500, éligibles aux aides depuis de janvier 2015. Pour Saint-Quentin, ce sont des quartiers populaires qui ne sont plus éligibles. Concrètement, cela veut dire, perte de financements pour les associations, pour les centres sociaux, pour tous les acteurs qui oeuvrent pour une population de plus en plus fragilisée. Les conséquences ne se résumeront pas au périmètre des centres sociaux et cela est remis en cause par le seul fait que le quartier ne rentre plus dans les cases prioritaires aux yeux de l’État.

 

Je sais, Monsieur le Maire, vous me allez dire, adressez-vous au gouvernement socialiste, et bien croyez moi, c’est fait. Mais il n’empêche, vous aussi, au même titre que le PS, lorsque quand vous étiez Ministre du gouvernement, lorsque vous étiez député UMP de la majorité, vous n’avez pas amélioriez de la vie des saint quentinois. Au contraire, la misère sociale s’est aggravée, et le chômage à explosé, notamment à Saint-Quentin (+54% de chômeurs depuis 2008 – soit 7833 actuellement).

 

Donc dans votre budget, qu’en est-il de ces quartiers qui ne rentrent plus dans le cadre de la politique de la ville ? Parce que dans les documents fournis, rien ne transparaît. Je vous ai bien entendu parler des quartier sur une radio nationale le 25 janvier où vous réclamiez l’envoi de « l’armée (…) pour faire des opérations de sécurisation en soutien des forces de l’ordre traditionnelle »[1]. Navrant et ça ne fait pas avancer la problématique de la ville qui fut votre choix.

 

J’en reviens aux orientions budgétaires globales. Qu’en est-il des économies que vous comptez faire ? Sur la télé (celle où l’on ne devait jamais vous voir en interview !), la vidéosurveillance, les délégations de services publics, la communication, je suppose qu’il n’y en a pas. Par contre, vous allez en faire sur le dos des enfants fréquentant les centres de loisirs. J’en ai appelé plusieurs pour connaître les horaires durant les vacances : hors projet spécifiques, il n’y aura plus à Saint-Quentin d’accueil des enfants en centre de loisirs le matin durant les vacances scolaires. Quelle économie !

 

J’en termine. Vous allez peut-être me dire comme d’habitude que c’est la faute du conseil général, que c’est la faute de la crise et que c’est la faute de l’ancienne municipalité. L’argument est éculé car le coup systématique de l’héritage, au bout de 20 ans de mandat, commence sérieusement à sentir le réchauffé !

Et je ne peux m’empêcher vous lire le propos d’un homme politique au sujet des finances locales des villes qu’il considère mal gérées.

« Les coûts de fonctionnement grimpaient allégrement avec, il faut bien le dire, une masse salariale qui frisait les 60% du budget de fonctionnement, c’est-à-dire une masse salariale supérieure au produit total de notre fiscalité. A titre d’exemple, les collectivités locales sainement gérées ont une masse salariale inférieure à 50 % du budget de fonctionnement. »

Ces propos ont été tenus dans cette même assemblée en 1997 par votre prédécesseur Pierre André, à propos de la municipalité Lemeur. Je constate simplement qu’actuellement la masse salariale de la ville est de 60% du budget, est-ce à dire que Monsieur Pierre André pense que la municipalité est mal gérée aujourd’hui ? Pour ce point mais surtout pour bien d’autre, la question est posée.

 

Merci de votre attention.

[1] Xavier Bertrand lors du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, le dimanche 25 janvier

Lien Permanent pour cet article : https://pcfsaintquentin.fr/debat-dorientation-budgetaire-conseil-municipal-du-25022015-intervention-dolivier-tournay-pcf/

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.