AP-HP: face à la détermination des agents en lutte, Hirsch est contraint de reculer…Pour l’empêcher de «mieux sauter»: Battre le fer quand il est chaud !

PCF Paris 15, 17 juin 2015

Après la 3ème journée d’action du 11 juin, le directeur général Martin Hirsch a proposé un « relevé de conclusions » aux organisations syndicales. Ce texte marque une véritable inflexion : Hirsch et ses commanditaires renoncent à faire passer unilatéralement leur plan d’ici l’été.

Mais, loin de l’abandonner, ils en renvoient l’adoption après un nouveau cycle de discussions suivant une nouvelle méthode. En somme, ils espèrent reculer pour mieux sauter…

Mais ce premier recul montre sur quoi bute la politique de Hirsch et incite à aller jusqu’au bout, jusqu’à l’abandon pur et simple de son plan de suppression de jours de récupération et d’intensification de la journée de travail.

Hirsch recule d’abord devant la « force de la mobilisation sociale » qu’il est obligé de reconnaître. La journée d’action du 11 juin a été encore plus puissante que celles des 21 et 28 mai – 10.000 manifestants selon Le Parisien ! – avec un soutien massif dans les hôpitaux. Hirsch n’a pas arrêté de proclamer – devant l’opinion publique, les patients – que son plan visait aussi le bien-être des agents… On ne fait pas leur bonheur sans eux, contre eux ! Le directeur général est très affaibli, disqualifié, par la méconnaissance qu’il vient de manifester de la gravité générale des situations de travail vécues par « ses » propres personnels.

Mais Hirsch ne renonce pas, pas encore. Il s’efforce maintenant de laisser retomber la mobilisation dans le temps et de diviser les agents. Voilà le changement de méthode ! A défaut de l’emporter d’emblée dans toute l’AP-HP, il espère commencer par introduire son plan, comme le ver dans le fruit, dans certains pôles ou services « volontaires », là où les résistances seraient moindres. Le calcul est grossier. Hirsch n’a fait un cas à part que pour les RTT des médecins. Malgré cette attention particulière, dans cette catégorie aussi, les soutiens au mouvement se multiplient contre la dégradation du fonctionnement des services.

Jusqu’à présent, Hirsch a fait l’unité des syndicats contre son plan. Il est obligé d’admettre maintenant qu’il ne pourra pas faire passer son plan sans aucun accord syndical. Mais il va s’efforcer de débaucher ceux qu’ils jugent les moins récalcitrants. Son dernier texte affirme qu’il recherchera « un accord majoritaire » avec les syndicats mais c’est pour préciser aussitôt « dans la mesure du possible ». Ce n’est pas l’unité préalable des syndicats qui a fait la force du mouvement. Au contraire, c’est la force et la profondeur de la contestation qui ont fait l’unité syndicale. Cela peut et doit continuer.

Au grand dam de Hirsch et Touraine, les convergences l’emportent sur les divisions au plan national aussi ! Ils comptaient opposer les autres hôpitaux aux « Parisiens ». C’est raté tant les situations subies sont les mêmes partout. La convergence d’intérêt des personnels fait face, en cohérence, avec la convergence d’intérêt des patrons. Selon un récent sondage pour les Echos, les patrons de clinique sont 68% à vouloir remettre en cause l’application des 35 heures dans leurs établissements et piaffent d’impatience devant l’application du plan Hirsch… La lutte à l’AP-HP est un point d’appui pour tous les personnels de santé.

L’une des motivations principales du report du plan Hirsch est assurément la perspective de la journée nationale d’action du 25 juin dans les hôpitaux contre la loi Touraine. Celle-ci aggrave la loi HPST, renforcent notamment le pouvoir arbitraire des Groupements hospitaliers de territoire pour restructurer et fermer les établissements. Le gouvernement entend prélever 3 milliards d’euros sur l’hôpital public d’ici 2017 pour compenser des aides publiques au patronat. C’est l’équivalent de 22.000 suppressions de postes par an sur 3 ans.

On voit en Grèce le résultat extrême – même si on en est encore loin – de cette politique « d’austérité » : les familles lavent les draps des patients, il n’y a plus de médicaments pour les diabétiques, des nourrissons sont gardés « en otages » le temps que les familles remboursent la maternité…

La lutte spécifique à l’AP-HP s’intègre entièrement dans la bataille pour défendre l’hôpital public en général. La journée du 25 juin sera l’occasion de les développer parallèlement. Visiblement Mme Touraine en a très peur.

De fait, pour sa part, M. Hirsch a mis en sourdine depuis plusieurs semaines ses arguments fondamentaux. Il n’est plus question dans son « relevé de conclusions » du chantage, digne des « patrons voyous », à la suppression de 4.000 postes contre l’application de son plan. Pour nous, c’est ni les unes, ni l’autre!

Hirsch s’étend moins sur son objectif d’économie. Bouleverser et dégrader les conditions de travail et de vie de 76.000 personnels viseraient à rapporter 20 à 25 millions d’euros « d’économies »… Un seul avion Rafale, comme l’Etat en achète 12 par an pour les remiser, coûte 115 millions d’euros (non-équipé).

Communistes, nous soutenons totalement, depuis le début, la lutte des agents de l’AP-HP. Nous la relayons dans les quartiers et les autres entreprises. Nous plaçons les responsables devant leurs contradictions, entre autres la municipalité de Paris et Mme Hidalgo, toujours aussi discrète et complice.

Toutes les revendications pour l’hôpital sont liées face à la même politique. Nous soutenons toutes les actions et militons pour :

· Le retrait du volet « hôpital » de la loi Touraine et l’arrêt de l’application de la loi HPST. Non aux 3 milliards d’euros de ponction supplémentaire sur l’hôpital, aux 66000 suppressions de poste d’ici 2017 !

· Contre les déstructurations à l’AP-HP, équivalentes aux 4000 suppressions d’emploi que Hirsch veut mettre sur le dos du temps de travail des agents. Non à la fermeture de Charles Richet ! Oui à la reconstitution d’un hôpital de proximité à l’Hôtel-Dieu (encore plus dans le contexte de liquidation du Val-de-Grâce) ! Non au projet d’Hôpital Nord et oui au maintien de Bichat et Beaujon !

· Et avant tout dans l’immédiat : RETRAIT SANS CONDITION DU PLAN HIRSCH !

 

Contrairement à Hirsch, les agents hospitaliers ne se trompent pas de méthode : l’union fait la force contre la politique de casse de l’hôpital !

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